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  • Comité d’action étudiants-écrivains

Le pouvoir bourgeois ébranlé, après avoir mis au compte de quelques enragés le déclenchement du mouvement qui s’est étendu à tout le pays, attribue les récentes et violentes manifestations à des provocateurs, des émeutiers, des voyous, à la pègre. Selon lui, seuls les étudiants seraient excusables d’avoir eu recours aux barricades. Or, c’est une victoire du mouvement étudiant que d’avoir su rallier à son action d’autres couches de la population, travailleurs, chômeurs et jeunes gens qu’il est vain de traiter de « voyous » quand ils ont rejoint le combat révolutionnaire. Le Comité étudiants-écrivains se déclare solidaire des jeunes gens en colère, « enragés » d’hier, « blousons noirs » d’aujourd’hui. Contre toute tentative de ségrégation à l’intérieur du mouvement, nous qui avons participé aux actions attribuées à une prétendue pègre, nous affirmons que nous sommes tous des émeutiers, que nous sommes tous la pègre. Le Comité d’action étudiants-écrivains, dans la perspective de soutenir la lutte de tous les travailleurs contre une idée ségrégationniste de l’État, dénonce : toute information qui tendrait à atomiser le Mouvement du trois Mai en éléments honnêtes et revendicatifs entraînés dans des actes répréhensibles par des éléments malhonnêtes incontrôlés, affirme qu’en révolution, il ne se trouve que des droits avec pourtant le devoir de réussir, qu’il n’est point d’acte répréhensible qui ne trouve son origine dans l’exercice lui-même répréhensible d’un pouvoir usurpé, revendique au titre de la crise calculaire qui frappe la société bourgeoise dans tous ses organes, les enragés, les groupuscules, les provocateurs à la solde de l’étranger, les pillards, les blousons noirs, les incontrôlés, la chienlit, qui ont pour mérite d’accentuer le clivage entre nous, c’est-à-dire le refus radical, et l’autre, c’est-à-dire le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas encore déserté, affirme qu’il restera insensible à tout chantage à une débâcle économique qui n’atteindrait que la richesse, se félicite de ce que la bourgeoisie ait eu intérêt en des temps de sécurité à faire croire à la jeunesse qu’elle était unie quand elle ne l’était que dans une forme de consommation, déclare que la forme entraîne le fond, reconnaît là, que tout système oppresseur secrète sa propre condamnation, admire que cette apparence de réussite qui confondait dans le visage de la rue ouvriers et étudiants, leur ait permis de se reconnaître comme des produits contradictoires d’une même aliénation, richesse et non richesse ; de refuser radicalement une société qui condamne à acheter ou à ne pas pouvoir acheter ; de refuser l’achat, de choisir la même décente pauvreté pour chacun dans la réalisation d’un idéal révolutionnaire ; de choisir l’amour et non le prix, revendique, parce que la richesse semble n’avoir pu se définir comme instrument de bonheur que dans l’expérience de son manque, LE DROIT À LA PAUVRETÉ. Donnez un diplôme à ce vieux serviteur de la bureaucratie éclairée et qu’il parte ! — Pour la liberté, le viol, transformation de la chapelle en urinoir. — Ne vous excitez pas sur les bâtiments camarades, nos cibles sont les institutions. — Toute vue des choses qui n’est pas étrange est fausse. — L’esprit fait plus de chemin que le coeur mais va moins loin, proverbe chinois. — Ne dors pas avec les yeux d’autrui, proverbe africain. — Si vous avez des boîtes de conserves vides faites-en des cendriers, merci. — Soutenez la lutte du peuple kurde. — Respectez les manuscrits portugais. — Les murs sont les pages blanches de notre cahier d’enfant. — Le vent se lève il faut tenter de vivre, Valéry Rimbaud. — Salle André-Lalande : il est mort. — L’imagination et l’intelligence ont enfin envahi cette salle. — Flics, …

Appendices