Abstracts
Résumé
Les deux romans de Lydie Salvayre, La compagnie des spectres (1997) et Pas pleurer (2014) sont étudiés conjointement en raison de leurs parentés diégétiques et formelles. Le premier a été lu comme un « roman sur Vichy » et le second met en scène la mémoire de la révolution espagnole de 1936 et de la guerre civile. L’article replace ces deux livres dans le contexte mémoriel de leur parution et en dégage les enjeux. Ils sont porteurs de projets différents, témoignant d’un rapport au passé complexe et parfois douloureux. En montrant que l’événement historique est un spectre qui vient hanter le présent et en explorant la mémoire des petits et des vaincus de l’histoire, ces deux romans expriment une sensibilité politique de gauche.
Abstract
Lydie Salvayre’s two novels, La compagnie des spectres (1997) and Pas pleurer (2014) are studied jointly because of their diegetic and formal kinship. The first was read as a “novel about Vichy,” and the second deals with the memory of the Spanish Revolution of 1936 and the Civil War. The article places these two books in the context of their publication and highlights their stakes. They carry different projects, testifying to a complex and sometimes painful past. By showing that the historical event is a specter that haunts the present and by exploring the memory of the small and the vanquished in history, these two novels express a left-wing political sensitivity.