Abstracts
Résumé
Les bienveillantes de Jonathan Littell, paru en 2006, et L’art français de la guerre d’Alexis Jenni, paru en 2011, n’ont pas seulement en commun d’avoir obtenu le prix Goncourt, ils se rapprochent aussi bien par leur thème que par leur structure narrative. La guerre, dans ses aspects historiques, culturels et moraux, est au centre des deux récits. Littell raconte la Seconde Guerre mondiale à travers le témoignage d’un ancien officier SS, alors que Jenni réfléchit sur la continuité des guerres françaises du xxe siècle. Les deux écrivains présentent leurs fresques historiques dans une narration rétrospective, monologique chez Littell, dialogique chez Jenni, et leurs récits font alterner des passages descriptifs au passé avec des réflexions au présent. La combinaison du thème et de la structure narrative permet une double réflexion, d’une part sur la nature et les effets de la dialectique temporelle développée, d’autre part sur la tension entre histoire et mémoire mise au jour à travers des narrations fictionnelles subjectives dans un contexte historique réaliste.
Abstract
Not only were Jonathan Littell’s Les bienveillantes (2006) and Alexis Jenni’s L’art français de la guerre (2011) awarded the prix Goncourt, but they also share similar themes and narrative structures. The war, in its historical, cultural and moral aspects, is at the core of both narratives. Littell recounts World War II through the testimony of a former SS officer, while Jenni reflects on the continuity of the French 20th century wars. Both authors develop their historical frescoes using a retrospective narrative – monological for Littell, dialogical for Jenni, both alternating descriptive passages in the past with present reflections. The combination of themes and narrative structures allows a double reflection, on the nature and the effects of the ongoing temporal dialectic and on the tension between history and memory – a tension brought to light through subjective fictional narratives in a realistic historical context.