Abstracts
Résumé
L'intérêt de la théorie récente pour le rythme peut répondre à la perte du « réel » dans le constructionnisme radical postmoderne. Mais Kristeva et Meschonnic, en redéfinissant le rythme en le liant à la subjectivité et au discours, répètent la perte du corps et la perte moderne de la spécificité de la poésie par rapport à la prose. En retenant le sens traditionnel, musical, du « rythme », nous retrouvons le rythme dans la poésie comme dans la politique. Le rythme est cet élément du langage sans signifiance. Il crée une communauté en effaçant le sens institué, la subjectivité individuelle, les hiérarchies et les préjugés. Une lecture d'un poème de Wallace Stevens montre que la poésie « fait un pont » (pontifex) entre le sens et le rythme, si on la lit comme une allégorie du pouvoir extatique du rythme, donc de l'effort vain du langage à représenter sa source rythmique.
Abstract
A focus on rhythm in recent theory may respond to the loss of the "real" in postmodern, radical constructionism. But Kristeva and Meschonnic, redefining; rhythm by connecting it to, subjectivity and discourse, repeat the loss of the real body and the modernist loss of poetry's difference from prose. Rather, keeping the traditional, musical meaning of "rhythm", we can rediscover rhythm both in poetry and in political life. Rhythm is the nonmeaning element in language, creating a community while effacing normal meaning, individual subjectivity, hierarchies, and prejudice. Poetry "bridges" (as pontifex) the gap between meaning and rhythm, if it is read as an allegory for ecstatic power of rhythm, and thus of the impossible effort of language to represent its rhythmic source as exemplified in a reading of a Wallace Stevens lyric.
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