Deuil post-traumatique sous l’empire de la terreur

Résumé

Le nazisme a initié la systématisation de la terreur dans le cadre du génocide des Juifs : violences sur les civils, mutilations, désintégration des corps, disparition des restes. Les terroristes développent eux aussi la stratégie de la terreur totale, ajoutant aux victimes des attentats (blessés et morts), celles du traumatisme (les survivants et les endeuillés). Il ne s’agit donc plus seulement de tuer, mais aussi d’organiser l’horreur par la violence, l’aspect aléatoire de la mort, l’innocence des victimes. Cette hypothèse est vérifiée par le nombre de deuils post-traumatiques qui en découlent. L’absence de corps ou leur destruction empêchent une phase essentielle du travail de deuil : la prise de conscience de la réalité puis l’acceptation de la mort. Seule la vengeance peut émerger d’autant de douleur. Mais n’est-ce pas la menace du terrorisme : développer la spirale mortifère d’une guerre de position basée sur la rétorsion ?

Mots-clés :

• terreur,
• deuil post-traumatique,
• traumatisme,
• rites funéraires,
• horreur

Abstract

Nazism has initiated systematization of terror in the Jewish genocide: violences on citizens, mutilations, disintegration of corpses, disparition of mortal remains. Terrorists develop total terror strategy too, adding to the victims of the attacks (wounded and deads), those of the traumatism (survivors and bereaved). They are not only killing people but they are organizing horror through violence, aleatory death and guiltlessness of victims. This hypothesis is verified by the importance of post-traumatic grieves. The lack of corpses or their destruction prevents essential stages of grief work: the awareness of reality then the acceptance of loss. Can only revange come into view of so much pain? Is’nt it the principal threat of terrorism: to develop the mortifying spiral of a position war based on retaliation?

Keywords:

• terror,
• post-traumatic grief,
• traumatism,
• funerary rites,
• horror