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Cet ouvrage de référence présente les notions fondamentales de l’hydrologie et s’adresse aux professeurs et étudiants qui désirent connaître à la fois les phénomènes physiques liés au cycle de l’eau et les enjeux reliés à sa gestion. L’ouvrage procède d’une démarche pédagogique qui aborde l’hydrologie à partir des mécanismes qui agissent de l’échelle moléculaire à celle du bassin versant, unité fondamentale de la gestion environnementale.
Le chapitre d’introduction aborde l’histoire de l’hydrologie que l’on intègre généralement sans détermination ni justesse dans les ouvrages de référence. Le récit du passage entre les phénomènes mythiques de la Grèce antique et l’hydrologie comme une science à part entière est particulièrement stimulant. Moins complet que l’ouvrage de Biswas (1970), ce dernier étant entièrement consacré à l’histoire de l’hydrologie, le récit se développe efficacement jusqu’aux repères historiques actuels. Il rend la complexité des phénomènes hydrologiques auxquels s’intéresse la discipline récente, cerne le contexte des problèmes modernes reliés à l’eau et décrit le rôle des organismes liés aux activités hydrologiques tant à l’échelle régionale qu’à l’échelle mondiale.
Les premiers chapitres du corps de l’ouvrage traitent des thèmes centraux en hydrologie : cycle de l’eau, bassin versant, précipitations, infiltration et évaporation, écoulement et infiltration et stockage et réserves d’eau.
Sur la base des propriétés fondamentales de la molécule d’eau, la description qualitative et quantitative du cycle de l’eau permet aux auteurs d’analyser les flux entre les réservoirs océaniques, atmosphériques et continentaux au chapitre 2. Cette description met en évidence la problématique de la répartition, de la disponibilité et des disparités spatiales et temporelles des eaux à différentes échelles. L’ouvrage présente aussi d’autres cycles de la matière, ceux du carbone, de l’azote et du phosphore, qui se couplent et interagissent avec la grande diversité des phénomènes physiques, chimiques et biologiques du cycle de l’eau.
Décrit comme étant l’unité de référence pour l’hydrologie, le bassin versant est caractérisé principalement selon ses propriétés physiographiques au chapitre 3. Ces propriétés régissent les comportements hydrologiques et peuvent être extraites à partir de méthodes automatiques d’attributs grâce à l’acquisition de données satellitaires et de photographies aériennes. Ces outils d’analyse récents ne sont survolés que très sommairement par les auteurs. Dans ce chapitre, notons que les quelques pages qui traitent de la dimension fractale à l’intérieur d’un réseau hydrographique procurent vraisemblablement à l’ouvrage une identité qui lui est propre.
Les chapitres 4 à 7 décrivent les composantes du cycle hydrologique à l’intérieur du bassin versant. Les lois, les processus et les mécanismes qui guident la circulation de l’eau sont décrits pour chacune des composantes. Ils permettent d’établir le bilan des quantités d’eau qui circulent à l’intérieur du bassin versant et, d’un point de vue environnemental, d’interpréter les problèmes d’approvisionnement en eau.
Les chapitres 8 et 9, qui portent sur la mesure, le contrôle et l’organisation des données, sont intéressants et méritent une attention particulière. La présentation des appareils de mesure utilisés en hydrométéorologie marque l’importance de la qualité des données et de l’analyse statistique spatiale et temporelle dans l’interprétation des données hydrologiques. L’ajout de références aurait par ailleurs permis d’informer davantage le lecteur des conditions d’utilisation et des stratégies d’échantillonnage associées à chacun des instruments de mesures.
L’ouvrage conclut, dans les chapitres 10 et 11, sur l’application des mesures, notamment à travers les régimes, les processus et les réponses hydrologiques de systèmes hydriques. Ces chapitres introduisent brièvement les questions liées à l’approche quantitative qui feront l’objet d’un second volume consacré à l’hydrologie de l’ingénieur, dans la même collection.
L’ouvrage est pertinent dans son ensemble et suffisamment complet dans les concepts abordés. Chaque terme introduit est clairement défini et les modèles quantitatifs qui décrivent les phénomènes, lorsqu’ils sont présentés, sont expliqués en cours de texte avec un souci du détail impressionnant. L’utilisation des dimensions est aussi appréciée dans un contexte pédagogique.
Cet ouvrage est actuel et sans précédent en langue française. Le vocabulaire employé est précis et soigné. Les auteurs offrent, pour certains termes, la traduction anglaise.
Par contre, la bibliographie est remarquablement pauvre et n’oriente le lecteur que vers des ouvrages de référence très généraux. Elle ne contient qu’une centaine de références dont moins du quart proviennent d’articles de périodiques scientifiques. Les auteurs auraient eu avantage à appuyer plusieurs de leurs énoncés sur des références plus spécifiques ; ils pourraient ainsi rediriger les lecteurs vers d'autres sources documentaires, particulièrement pour certains thèmes qui auraient besoin d’être approfondis.
Enfin, l’ouvrage est publié en noir et blanc et il est abondement illustré. Par ailleurs, les figures choisies par les auteurs collent à la théorie et laissent peu de place à la discussion. Bien que les processus hydrologiques puissent constituer une fin en soi en recherche, l’approche globale des auteurs éclipse le dynamisme de l’ouvrage et l’intérêt de faire de l’hydrologie une science indépendante.