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En 2011, un colloque tenu à Rome rassemblait divers chercheurs rompus à l’exploration de plusieurs fonds d’archives du Vatican. Cet ouvrage contient dix-huit brefs articles voulant rendre compte de l’état de la recherche sur le Québec et l’Amérique française en rapport avec ces fonds d’archives romains.

Les articles sont regroupés en quatre chapitres. Le premier inclut les textes de Pierre Hurtubise, Giovanni Pizzorusso, Matteo Sanfilippo et Gilles Routhier, lesquels portent sur les principaux fonds d’archives eux-mêmes, ceux de la Propagande, du Saint-Office, des Archives secrètes et des Affaires Extraordinaires. On fait voir les difficultés implicites dans l’utilisation de ces fonds ainsi que les inventaires qui y facilitent l’accès. Tout en notant l’importance de ces fonds, Routhier souligne leur insuffisance et le besoin de chercher dans des fonds supplémentaires e.g. à Paris, Londres, etc.

Le deuxième chapitre intitulé « Rencontres » inclut des textes de Dominique Deslandres, Luca Codignola, Ollivier Hubert, Yves Frenette, Jules Racine St-Jacques et Gérard Fabre. Ils étudient des questions historiques particulières et la lumière que peuvent y apporter les archives romaines. On note le besoin de faciliter le travail des chercheurs à Rome (Deslandres) ainsi que celui d’élargir le contexte d’interprétation des documents (Codignola).

Le troisième chapitre intitulé « Enjeux » inclut les textes de Roberto Perin, Simon Jolivet, Phyllis LeBlanc, Fernand Harvey, Michel Bock et Jean-Philippe Warren. Ils abordent divers sujets tels que la « question nationale » du Québec, les réseaux catholiques Canada-outre-Atlantique, l’Acadie et Rome, l’importance des diocèses catholiques dans la structuration des régions du Québec et le rôle du Vatican dans la question du Règlement XVII en Ontario.

Le chapitre quatre boucle le tout avec un bref texte de Laura Pettinaroli qui voudrait une histoire vaticane de l’Amérique française plus ouverte et comparatiste.

Le but principal de ce livre est de mieux faire connaître les archives vaticanes et leur importance dans la recherche sur l’Amérique française. L’objectif est atteint. Le lecteur y apprendra la grande diversité des dites archives, lesquelles reflètent dans leur variété la grande diversité de l’Église catholique romaine qui est plus souvent perçue par le grand public, à tort ou à raison, comme étant un bloc homogène mené par une dictature pontificale.

La qualité des textes publiés ici est plutôt inégale, comme il faut s’y attendre avec un tel nombre de contributions. Certains sont des rapports factuels qui renseignent bien le lecteur sur l’état de la question. Plusieurs textes sont bien documentés permettant au lecteur de bien situer la question dans la littérature historienne. D’autres incluent des plaidoyers pour des causes toujours souhaitables comme celle de l’élargissement des horizons et de l’interprétation. Qui va s’opposer à cela ? Un texte ou l’autre est plus que mince et reprend des choses déjà bien connues. Mais passons !

Tout compte fait ce livre valait la peine d’être publié et mérite d’être lu. C’est une bonne mise au point de l’état de la question de l’importance des archives vaticanes dans la recherche en histoire de l’Amérique française.