Abstracts
RÉSUMÉ
Cette étude porte sur les établissements pour malades, pauvres et personnes âgées dirigés par les Soeurs Grises et les Soeurs de la Providence à Montréal, au XIXe siècle. Se concentrant sur les pensionnaires de sexe féminin, âgées et veuves, elle brosse un portrait de la clientèle et en établit la durée du séjour, tout en évoquant la vie qu'elle y menait. Finir ses jours dans un asile ou un hospice présentait des avantages différents selon l'âge, l'infirmité, le sexe, les croyances et les relations avec la famille et les parents. L'hébergement dans ces institutions, où l'existence était imprégnée de religion, permettait de se préparer à faire une bonne mort, but proposé avec insistance aux catholiques. En outre, cette idée contribuait puissamment à légitimer le travail des religieuses et leur appel à la générosité du public. Car leur succès dépendait des liens qu'elles tissaient entre leurs oeuvres, leurs pauvres et l'ensemble de la communauté spirituelle et économique de Montréal. Ainsi la charité, complexe réseau économique et spirituel, unissait des gens que la classe, la fortune et les ressources spirituelles différenciaient.
ABSTRACT
This paper examines the institutions run for the sick, poor and elderly in nineteenth century Montréal by the two major orders involved in catholic social work: the Grey Nuns and the Sisters of Providence. I focus mostly on women inmates, particularly widows. I look at the clientele and the amount of time they spent there, as well as the rhythm and texture of life within these institutions. Ending their lives in such an asile or hospice clearly offered different advantages to people, depending on their age, infirmity, sex, religious beliefs and their ties to family and kin. Life in an institution offered the possibility of living a religious life prior to death and increased the chances of receiving the religious support that guaranteed what was militantly promoted as a good death. Furthermore, that idea was a vital basis for the legitimation of the Nuns' work and for their demands for economic help. For their success depended on building up links between their works, their poor, and the wider spiritual and economic community of Montréal. Charity was a complex economic and spiritual relationship that bound together people of different classes, economic means and spiritual resources.
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