Comptes rendus

PELLETIER-BAILLARGEON, Hélène, Olivar Asselin et son temps, 2 : Le Volontaire (Montréal, Fides, 2001), 352 p.[Record]

  • Dominique Marquis

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  • Dominique Marquis
    Montréal

En 1996, Hélène Pelletier-Baillargeon terminait le premier tome de sa biographie d’Olivar Asselin sur une note surprenante : Olivar Asselin annonce son enrôlement dans l’armée canadienne. Les raisons qui poussent Asselin à s’engager sont presque de nature mystique. C’est par amour pour la France que le fougueux journaliste décide de se joindre aux forces alliées. « N’est-il pas entré dans l’armée comme on entre en religion, en faisant d’avance le sacrifice de sa vie pour la libération de la France ? » (p. 13) Cette conviction profonde d’oeuvrer non pas pour la Grande-Bretagne, mais pour la libération de la France alimentera les réflexions et les motivations de ce farouche partisan de l’indépendance du Canada. Nous retrouvons donc le major Asselin en janvier 1916 dans une caserne montréalaise occupé à recruter des hommes de qualité pour le 163e bataillon, afin de démontrer au Canada anglais que les francophones aussi peuvent bien servir leur patrie et faire preuve de courage. Le deuxième chapitre nous transporte aux Bermudes où le 163e bataillon doit prendre la relève de la garnison. C’est à la base militaire des Bermudes que la bataillon francophone poursuit son entraînement sous le regard critique du gouverneur de l’île. Dans les chapitres 3 et 4, Olivar Asselin, nouvellement installé avec ses troupes en Angleterre, est à la fois anxieux d’en découdre avec les Allemands et de connaître le sort réservé à son bataillon. En effet, les Britanniques, jugeant les bataillons canadiens mal préparés au combat, décident d’en démembrer plusieurs et de les intégrer à d’autres unités. En janvier 1917, le 163e bataillon est absorbé par un nouveau bataillon de réserve. Asselin accepte mal ce sort de réserviste et il entame les démarches afin d’être permuté au 22e bataillon, une unité canadienne-française qui a déjà fait ses preuves au front. Il obtient alors une recommandation pour parfaire sa formation militaire dans une école impériale d’officiers, augmentant ainsi ses chances de pouvoir se joindre au 22e bataillon. Les chapitres 5 et 6 nous mènent au front. Asselin a finalement reçu sa permutation et il rejoint sa nouvelle unité. En cet hiver 1917, le bataillon installé dans le secteur de Vimy se prépare à une importante offensive. Le chapitre 6, « Vimy et Acheville », nous offre un récit militaire mené avec une grande habileté. Le rôle joué par les bataillons canadiens pendant cette déterminante offensive alliée y est nettement mis en valeur. On y retrouve aussi un Olivar Asselin déçu d’être tout d’abord assigné à un poste de réserve et d’être ainsi « écarté de l’action directe ». Il connaît toutefois son baptême du feu et s’en sort indemne. La fièvre des tranchées a cependant raison de sa santé et il doit quitter le front. Pendant qu’Asselin ronge son frein dans un camp de convalescence, le Canada vit des heures difficiles liées au controversé projet de loi sur la conscription. Le chapitre 7 est principalement consacré à cet épisode alors qu’Asselin est mandaté comme conférencier en France afin de mettre en valeur la participation du Canada à la guerre. Il profite de cette tribune pour réaffirmer « le devoir filial qui incombe au Canada français de se porter au secours de la mère patrie » (p. 170), tout en exposant les raisons qui expliquent les réticences des Canadiens français à s’enrôler. Les derniers mois de la guerre, où l’arrivée des troupes américaines aux côtés des alliés et la nomination du maréchal Foch comme commandant suprême des forces alliées en France sont des tournants, font l’objet des trois chapitres suivants. La crise de la conscription continue à faire des …