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La RHAF n’allait pas passer sous silence le 400e anniversaire de Québec. Le hasard et un peu de bonne volonté ont fait en sorte que les planètes se sont alignées pour que quatre textes viennent saluer, dans les pages de notre revue, les quatre cents ans d’histoire de la capitale nationale. Les articles, qui composent le dossier sur Québec de ce numéro double, couvrent, en effet, tous les siècles qui nous séparent de l’arrivée de Champlain dans la vallée du Saint-Laurent. Mieux encore. L’histoire économique, la muséologie, les études amérindiennes et l’histoire sociale ont été mises à contribution pour nous aider à mieux comprendre certains épisodes de l’épopée de cette grande ville de l’Amérique française.
À tout seigneur tout honneur, Samuel de Champlain a suscité l’intérêt de deux chercheurs qui, à propos de thèses controversées, tentent de remettre les pendules à l’heure. Alain Beaulieu revisite les relations entre Français et Innus dans le premier tiers du xviie siècle. Il nous donne une nouvelle interprétation de la première phase des alliances dans laquelle les interventions de Champlain préfigurent les rapports de force qui s’établiront entre Français et Autochtones. Jonathan Lainey, lui, nous livre ses conclusions sur le célèbre Wampum du fondateur de Québec que l’on a pu admirer, notamment, au musée du quai Branly à Paris. Il nous livre les résultats de son enquête, à saveur policière, qui met en pièces la thèse selon laquelle cet objet aurait été offert par les Hurons à Champlain. Lainey y va également d’une réflexion sur les embûches que rencontrent ceux qui ont à interpréter et à identifier les objets muséifiés.
Marc Vallières et Yvon Desloges, quant à eux, se penchent sur les échanges commerciaux de la colonie laurentienne avec la Grande-Bretagne entre 1760 et 1850. Cette fois, c’est le port de Québec qui prend le devant de la scène. Leur analyse brosse un tableau assez précis du marché de consommation canadien pendant le siècle qui a suivi la Conquête et dresse un portait des débuts de la production manufacturière laurentienne.
Finalement, Dale Gilbert nous amène jusqu’au coeur du xxe siècle avec son analyse de l’école de réforme et de l’école d’industrie de l’Hospice Saint-Charles de Québec. Ces deux institutions publiques, dirigées par les Soeurs du Bon-Pasteur, ont accueilli des jeunes filles entre 1870 et 1950. Gilbert montre que ces deux écoles ont joué un rôle non négligeable d’aide auprès des familles de Québec à une époque où le rôle de l’État, en matière d’assistance publique, en était à ses premiers balbutiements.