Comptes rendus

Blakley, Christopher Michael. Empire of Brutality. Enslaved People and Animals in the British Atlantic World (Baton Rouge, Louisiana State University Press, 2023), 256 p.

  • Sarah Templier

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  • Sarah Templier
    Université d’Ottawa

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Cover of Volume 78, Number 1, Summer 2024, pp. 1-175, Revue d’histoire de l’Amérique française

Le premier chapitre, « “Noe Booges, Noe Slaves” : Animals in the Castle Trade of West Africa », se situe sur la côte Est africaine, dans les forts britanniques de traite des esclaves. Il traite de trois types de relations humaines- animales qui caractérisent le commerce d’Africains asservis. Il y est tout d’abord question de la centralité des coquillages cauris comme monnaie d’échange. Blakley aborde ensuite l’importance des animaux d’élevage offerts en cadeau, parfois pour être sacrifiés, dans les échanges diplomatiques entre marchands britanniques et africains. Enfin, le chapitre se clôt avec l’impact négatif que la vermine pouvait avoir sur la pérennité des biens échangés tout comme sur la santé des esclaves, des équipages et des marchands. Avec ce chapitre, Blakley contribue aux travaux d’autres historiens et historiennes (p. ex. Nicholas Radburn, Jessica Marie Johnson) qui cherchent non seulement à comprendre les réalités de la traite des esclaves sur les côtes africaines, mais également à recouvrer une certaine compréhension de la perspective africaine de ce commerce. Blakley décrit de manière frappante comment les esclaves percevaient les cauris comme des créatures vampiriques qui se nourrissaient du corps de captifs jetés à la mer (p. 37). C’est également avec ce chapitre que Blakley réalise le mieux son intention de relier l’histoire environnementale à celle de l’esclavage (p. 21-22), notamment avec sa discussion sur la manière dont l’environnement et la nature des cauris influençaient la valeur de cette monetaria moneta. Le deuxième chapitre, « Showing Their Slaves How To Collect  : Enslaved People and the Origins of Early Modern Science », se concentre sur la dépendance que les naturalistes développent envers le labeur d’esclaves pour cueillir et collecter des spécimens naturels en Afrique, en Amérique du Nord et dans les Caraïbes. Blakley illustre ici non seulement la complexité des réseaux qui reliaient les esclaves naturalistes aux collectionneurs britanniques, mais aussi à quel point les connaissances et l’expertise développées par les esclaves assignés à ces tâches, de même que les choix que ces derniers ont faits, ont façonné les collections et le savoir européens dans les balbutiements des sciences occidentales modernes. Ce chapitre non seulement illumine un aspect moins connu de l’esclavage, mais apporte une contribution significative à l’histoire des sciences. Les trois autres chapitres de l’ouvrage se déroulent dans les plantations britanniques des Caraïbes et du Chesapeake. Le troisième chapitre, « “We Flesh Belong to Buckra” : Human-Animal Labor on American Plantations », étudie les processus entremêlés de marchandisation des esclaves et des animaux, et de l’organisation et l’exploitation de leur travail sur les plantations, dans le but d’augmenter la profitabilité des plantations. Bien que Blakley n’interagit pas directement avec l’historiographie de la nouvelle histoire du capitalisme, ce chapitre en particulier a le potentiel d’intéresser les historiens qui travaillent sur le processus de marchandisation du travail humain et animalier dans un contexte capitaliste. Les chapitres 4 et 5, respectivement « By One Barbarity or Another : Sabotage, Slave Resistance, and Animals » et « “She Has Bragg’d” : Fugitives, Animals, and the Limits of Slavery », fonctionnent de pair et contribuent à la littérature sur la résistance des esclaves. Le chapitre 4 se focalise sur les esclaves qui négligent les animaux dont ils ont la charge. Les conséquences de cette négligence sont des animaux blessés ou tués, et donc une perte de labeur et de profit pour les planteurs. Enfin, le cinquième chapitre dépeint l’utilisation que les esclaves faisaient des chevaux afin d’accroître leur mobilité et leurs chances de fuir la plantation. Ces deux chapitres sont fascinants pour leur contribution à l’histoire de la résistance à l’esclavage. En revanche, l’analyse de ces …