Cet ouvrage est un retour sur la jeunesse d’un groupe d’étudiantes et d’étudiants québécois en anthropologie passionnés par la culture inuite à partir des années 1960. L’ouvrage propose une description des différentes étapes historiques de l’Association Inuksiutiit Katimajiit, ciblant particulièrement l’évolution de son organisation au fil des années, ses publications et les difficultés rencontrées dans ce contexte. Le livre est composé de sept chapitres qui représentent les quatre grandes étapes de l’histoire de l’Association. Les auteurs ont opté pour la forme du récit historique, nous entraînant dans les épopées de l’équipe à travers les accomplissements, les projets, mais aussi les défis rencontrés, notamment les tensions internes et externes qui ont façonné l’évolution de l’Association. La première étape, « La genèse », explore l’histoire de l’Association de sa mise en place jusqu’à sa reconnaissance légale. Ainsi, le but de l’Association — promouvoir, développer et diffuser la connaissance sur la culture, la langue et la société inuites, tout en collaborant avec les communautés inuites — est mis en exergue. Le deuxième chapitre décrit ses premiers projets, son entente cruciale avec la Northern Quebec Inuit Association (NQIA) pour la Convention de la Baie-James, ainsi que ses nombreuses publications en français, anglais et inuktitut. Le groupe de recherche a développé une réelle volonté de diffuser des textes accessibles aux Inuits dans au moins une de leurs langues. Il s’est également engagé à restituer une partie des données recueillies auprès d’eux, tout en offrant une tribune à ceux et celles qui s’expriment par écrit en inuktitut. Simultanément, les auteurs présentent différents avis divergents exprimés au sein de l’équipe, ainsi que les nombreux projets qui ont été abandonnés. « Les années fastes (1974-1987) » constituent la deuxième étape. Elles sont marquées par les débuts de la revue Études Inuit Studies, lancée en 1977, et par ses succès. Le premier comité de rédaction reflétait déjà le caractère multidisciplinaire de la revue ainsi que la volonté d’aborder des sujets couvrant l’ensemble de l’Inuit Nunangat. La revue joue alors un rôle primordial dans la diffusion des connaissances sur les peuples inuits, tant au Canada qu’à l’international. C’est également au cours de cette étape qu’un changement de cap est amorcé par l’Association. En effet, alors qu’elle avait été fondée sur l’idée d’une anthropologie au service des Autochtones de l’Arctique, elle se rend compte qu’elle doit s’adapter à un contexte où les Inuits, avec des initiatives telles qu’Inuit Tapirisat Canada en 1971 et le projet de création du Nunavut, cherchent une autonomie politique accrue. L’Association décide donc de se concentrer sur son expertise en facilitant des recherches sur la culture et la société inuites, et surtout en participant activement à leur diffusion. Ce nouvel axe vise à soutenir l’affirmation de leur identité face à un monde en mutation rapide. En 1978, l’Association crée également la « Conférence inuit », répondant ainsi au besoin de communiquer directement avec divers intervenants allochtones et autochtones en milieu arctique. Cette première conférence marque le début d’une série de congrès biennaux sur les études inuites, qui, au fil des années, incluront de plus en plus les Inuits et leur savoir, devenant une véritable vitrine de l’identité inuite sur la scène internationale. La troisième étape, appelée « Rythme de croisière (1987-2004) », débute par la création d’un groupe multidisciplinaire d’études inuites et circumpolaires (GETIC) au sein de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Le GETIC est chargé alors de superviser toutes les recherches qui, jusqu’alors, dépendaient de l’Association. Cette extension des zones de recherche aux populations autochtones du Nord de l’Eurasie et aux Premières Nations d’Amérique s’est accompagnée de la création d’un programme de certificat …
Dorais, Louis-Jacques et Bernard Saladin d’Anglure. Inuksiutiit. Un demi-siècle d’études inuit (Montréal, Presses de l’Université du Québec, 2023), 183 p.
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Mehdi-Benjamin Quittelier
Université Laval
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