Comptes rendus

Reprendre une entreprise – De l’intention à l’intégration du repreneur Bérangère Deschamps et Robert Paturel Paris, Dunod, coll. « Entrepreneurs », 3e édition, 2009, 216 p.[Record]

  • Sandrine Berger-Douce

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  • Sandrine Berger-Douce
    Maître de conférences habilitée à diriger des recherches
    Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, IAE Valenciennes, France

La reprise d’entreprise qualifiée de « cause nationale » par Paturel (2008) est une question sensible car elle sanctionne le travail et la passion de toute une vie, celle du cédant. Autrement dit, la transmission est souvent une affaire d’anticipation. Or, l’opacité de l’information disponible sur le sujet n’incite pas forcément à faire le choix de la reprise. Quelques chiffres suffisent pourtant à illustrer les enjeux de la reprise d’entreprise pour l’économie française : L’ampleur du phénomène ne se limitant pas à la France, il est urgent de passer à l’action sur le terrain. D’où l’intérêt de la troisième édition de l’ouvrage de Bérangère Deschamps et Robert Paturel. Ces auteurs, conscients de la complexité de la reprise d’entreprise, proposent une démarche méthodique et rigoureuse afin d’aider les candidats à la reprise tout au long de leur processus « repreneurial ». Après un passage obligé sur les spécificités de la reprise d’entreprise (chapitre 1), les auteurs déroulent ensuite l’intégralité du processus repreneurial au fil des chapitres 2 à 8. Ce processus repreneurial consiste en trois phases successives : S’agissant des spécificités de la reprise d’entreprise (chapitre 1) (par comparaison avec la création d’entreprise), les auteurs insistent sur le profil différencié du repreneur davantage « investisseur » et « développeur » que le créateur. Le type d’entreprise reprise (entreprise saine, entreprise saine en apparence et entreprise en difficulté) aura également des implications majeures sur le processus repreneurial, d’où la nécessite de préciser leur nature respective. La préparation minutieuse de la reprise (grâce à un diagnostic rigoureux basé sur une utilisation intelligente de l’information) conditionne la réussite du processus repreneurial. Il s’agit notamment de veiller à la cohérence du projet du repreneur avec celle du projet du cédant (suivant le « modèle des 3 E » de Paturel). Le chapitre 2 porte sur l’origine du projet de reprise. Il incite le candidat à la reprise à pratiquer son diagnostic personnel. La décision de reprendre est le fruit de réflexions portant sur : La cohérence du projet du repreneur intègre la détermination du profil type d’entreprises à rechercher. Le chapitre 3 est consacré à la détection des entreprises conformément au profil souhaité par le repreneur potentiel. En dépit de l’opacité du marché de la transmission, cette recherche passe par des relais identifiés (experts-comptables, notaires, banquiers, conseillers dans les chambres de commerce et d’industrie et les chambres de métiers et de l’artisanat, Club des cédants et repreneurs d’affaires) qui permettront au candidat à la reprise de sélectionner ses premières cibles. Dans cette recherche, la capacité du repreneur à activer son réseau est primordiale. Le chapitre 4 détaille l’étude approfondie des entreprises ciblées par le repreneur à travers leurs diagnostics externe et interne. Comme l’écrivent les auteurs : « Le succès d’une reprise repose donc d’abord sur les qualités personnelles du candidat au rachat, mais également sur la valeur de son diagnostic » (p. 95). L’analyse de l’environnement s’effectue à trois niveaux (global, spécifique et local). L’environnement global (politique, économique, juridique, etc.) se rapporte à des facteurs extérieurs à l’entreprise cible sur lesquels elle n’a pas d’influence directe, mais dont il convient de tenir compte. L’environnement particulier s’intéresse au secteur d’activité de l’entreprise cible. Les auteurs proposent une analyse de l’environnement particulier inspirée du modèle des cinq forces de Porter (1982). Quant à l’environnement local, il renvoie à la zone géographique d’implantation de l’entreprise cible qui peut également être porteuse d’espérance comme de contraintes supplémentaires pour le repreneur (présence d’un capital social fort du cédant, par exemple). L’analyse interne vise à évaluer les potentialités internes de l’entreprise ciblée. Il s’agit de collecter « des informations sur …

Appendices