Comptes rendus de lecture

Entreprendre La passion de CRÉER et d’agir, Cynthia A. Sheehan (sous la direction de) Saint-Laurent (Québec), Éditions du Renouveau pédagogique inc. (ERPI), Pearson Education Group, 2013, 259 p.[Record]

  • Sébastien Geindre

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  • Sébastien Geindre
    Maître de conférences IAE de Grenoble - UPMF

La passion, c’est ce qui anime ce collectif québécois. Passion, pour leur discipline, l’entrepreneuriat, passion pour leur action d’entrepreneurs, et passion de transmettre leur flamme au plus grand nombre grâce à ce livre. Cet ouvrage collectif, édité sous la direction de Cynthia A. Sheehan, Entrepreneure et Chargée d’enseignement à la FSA de Laval, réunit autour de 13 chapitres, des enseignants et des chercheurs en entrepreneuriat, de l’Université Laval, de l’Université du Québec à Trois-Rivières et de la TELUQ. La passion étant un bon prérequis de la pédagogie, l’ouvrage est naturellement destiné à un public étudiant en attente de sensibilisation et d’initiation à l’entrepreneuriat, de connaissances élémentaires pour pouvoir penser un projet. Ainsi, chacun des chapitres aborde de manière simple un thème clé de la démarche entrepreneuriale. Les auteurs présentent les explications de base permettant à un néophyte de comprendre la notion développée. Celle-ci est systématiquement illustrée d’un témoignage court, illustratif et accrocheur. En outre, en fin de chaque chapitre, des questions de révisions et des exercices sont proposés au lecteur. Certains chapitres (pas tous et on peut le regretter) proposent un compagnon web où le lecteur pourra retrouver quelques exercices et les liens hypertextes proposés dans l’ouvrage. L’ouvrage est organisé autour de quatre sections. La première présente l’entrepreneur, son projet et son environnement. La deuxième section traite du passage de l’idée au projet. La troisième section expose les étapes permettant d’inscrire un projet dans la réalité. Enfin, la quatrième section aborde la question des réseaux d’accompagnement. Yvon Gasse présente la figure complexe de l’entrepreneur dans le chapitre d’ouverture. Tout d’abord l’entrepreneur apparait comme un composant, central, du processus d’entreprendre au même titre que les idées, les savoir-faire, les plans et ressources. Ensuite, l’auteur centre son propos sur l’individu entrepreneur. Le chapitre définit, en termes simples, quelques notions clés et détaille les caractéristiques (motivations, aptitudes, attitudes) attendues de l’entrepreneur. L’auteur interroge le lecteur ou le pousse à s’interroger sur sa volonté et ses capacités : possédez-vous les capacités requises ? Pourrais-je devenir un bon patron ? La (longue) liste des caractéristiques à avoir, la volonté de mettre le curseur sur les exigences et les difficultés de l’action entrepreneuriale visent à donner un aperçu réaliste de la tâche, mais risquent de faire de l’entrepreneur une sorte de héros inaccessible pour l’étudiant néophyte. Dans le chapitre suivant, M. Tremblay et Y. Gasse replacent l’entrepreneur au coeur de son environnement, terreau nourricier nécessaire à l’acte d’entreprendre. L’environnement va rendre le projet désirable (rôles des modèles et de la culture) et faisable (rôles des ressources accessibles, du capital social et intellectuel, des externalités positives). Les auteurs rappellent que l’acte d’entreprendre, à l’instar d’une réaction chimique, va dépendre des conditions de l’expérience et donc de la présence d’un catalyseur (déclencheur, facilitateur du processus) ou d’inhibiteurs. Si les auteurs montrent que l’entrepreneur est le fruit de son environnement, ils concluent leur chapitre en rappelant que l’environnement peut lui-même être façonné pour être rendu propice à la démarche entrepreneuriale, montrant ainsi en filigrane que l’environnement est à la fois déterminant dans la démarche entrepreneuriale, mais est aussi le résultat d’une démarche entrepreneuriale, à un autre niveau qu’on qualifiera de politique. La section suivante nous invite à passer de l’idée au projet en trois points. D’abord, C. Carrier, M. Tremblay et C. Contreras nous proposent d’explorer les modalités de la créativité, susceptibles de produire une bonne idée. S. Laferté et D. Robichaud complètent ensuite le propos et introduisent la notion d’occasion d’affaires faisant ainsi le lien avec la section précédente (l’idée, l’entrepreneur et l’environnement marché). Dans le troisième chapitre de la section, ils exposent les étapes de la transformation …