Comptes rendus de lecture

Méthodologie de la recherche en sciences de la gestion, M.-L Gavard-Perret, D. Gotteland, C. Haon et A. Jolibert (2012), 2e édition, Paris, Pearson France, 415 p.[Record]

  • Claudia Pelletier

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  • Claudia Pelletier
    Université du Québec à Trois-Rivières

Axé sur les sciences de la gestion et se disant destiné aux étudiants des cycles supérieurs, sans pour autant exclure les chercheurs plus chevronnés, cet ouvrage collectif découpe le processus de recherche en deux phases : théorique et empirique où le « comment » occupe une place de choix. Ainsi, la première partie, composée des chapitres 1 et 2, vise à inscrire la recherche dans un cadre épistémologique permettant, par la suite, de définir de manière cohérente, l’objet de la recherche. La seconde partie, composée des chapitres 3 à 8, comporte les phases de collecte et de traitement des données. En complément, le chapitre 9 explique comment communiquer, par écrit et oralement, les résultats obtenus de la recherche. Chaque chapitre est complété de questions et d’exercices qui incitent à la réflexion, ainsi qu’à la mise en application des notions présentées. Des exemples concrets tirés de thèses récentes servent d’exemples tout au long de l’ouvrage. Pour des ressources complémentaires, un compagnon web est également proposé au lecteur. Par ailleurs, l’objectif énoncé visant à « dépasser la frontière habituelle entre le qualitatif et le quantitatif » mène à une structure de présentation un peu inhabituelle des notions traitées par les auteurs dans certains chapitres. L’imbrication d’éléments, généralement présentés de manière distincte, peut a priori susciter le questionnement quant à l’organisation du texte, ainsi que relativement à certains choix terminologiques faits par les auteurs. Le tout finit cependant par prendre son sens au fil de la lecture. Cela dit, les chapitres 6, 7 et 8, consacrés au traitement des données, n’échappent pas à une division plus classique où le quantitatif domine particulièrement. Le chapitre 1, consacré à l’inscription du projet de recherche, s’affaire d’abord à définir ce qu’est l’épistémologie, son développement, ainsi que ses auteurs majeurs. En lien avec les sciences de la gestion, cela mène les auteurs à présenter les deux grands modèles de science contemporains et plus particulièrement celui qu’ils qualifient de modèle des sciences de l’artificiel, c’est-à-dire celui où l’on étudie des « artefacts humains et sociaux » au sens de Simon. Les deux paradigmes dominants en sciences de la gestion, soit le post-positivisme et le constructivisme sont ensuite présentés. Le vocabulaire spécifique, ainsi que les hypothèses sous-jacentes à chaque paradigme s’avèrent particulièrement utiles, afin de distinguer certaines positions dites « rapprochées », leurs spécificités respectives, ainsi que les conséquences de leur choix. C’est ainsi que l’on apprend ce qui différencie le constructivisme pragmatique du constructivisme au sens de Guba et Lincoln, ou encore la distinction faite entre le réalisme scientifique et le réalisme critique, notamment sur le plan de la fiabilité et de la validité de la recherche. Le chapitre se termine avec les principales confusions relatives à l’épistémologie. C’est en prenant bien soin de préciser qu’il s’agit d’un travail de longue haleine que le chapitre 2 présente comment construire l’objet de la recherche, en fonction du positionnement adopté. Bien que chacune d’elle soit discutée plutôt brièvement, les six questions permettant de formuler l’objet de sa recherche contribuent à compléter le chapitre 1. Les auteurs amènent également plusieurs précisions terminologiques, concernant les termes « objet », « problématique » et « question de recherche ». Plus loin, le vocabulaire propre à l’approche post-positiviste incite à réfléchir à l’usage que fait la communauté scientifique des termes « concept », « théorie », « proposition », « hypothèse » ou encore « variable ». Par la suite, la démarche d’élaboration de l’objet de la recherche dans une perspective post-positiviste présentée en neuf étapes constitue certainement un apport concret de ce chapitre. De par sa nature même, le positionnement constructiviste ne permet …

Appendices