Comptes rendus de lecture

L’entreprise familiale comme objet d’étude, Sous la direction de Alejandra López Salazar, Ricardo Contreras Soto et Rubén Molina Sánchez, Édition 2013 en espagnol : La empresa familiar como objeto de estudio. Mexique, Pearson Educación, 360 p.[Record]

  • Christophe Schmitt and
  • José Aramís Marín Pérez

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  • Christophe Schmitt
    Titulaire de la chaire « Entreprendre », Université de Lorraine

  • José Aramís Marín Pérez
    Doctorant, Université de Lorraine

Les coordinateurs de cet ouvrage sur l’entrepreneuriat familial ont voulu sortir des sentiers battus de ce champ de recherche. Ainsi, l’ouvrage s’intéresse-t-il au capital symbolique ou culturel tel que décrit par Bourdieu (2001) ? C’est bien cette thèse qui y est étayée, laquelle amène les auteurs à s’inscrire tout autant dans le sillage des travaux de Pérez (2010) au niveau de l’entreprise familiale au Mexique et à les compléter. Vingt-deux auteurs, ainsi que les coordinateurs participent à l’élaboration de l’ouvrage, principalement conçu à l’attention des étudiants et des chercheurs dans le domaine de l’entrepreneuriat, mais aussi, grâce à son éclectisme, à celle des chercheurs de différents domaines, en l’occurrence l’anthropologie, l’économie, la sociologie et la psychologie… d’où son originalité. Le premier chapitre est dédié à l’explicitation de la méthode employée pour aborder un échantillon de 343 entreprises familiales s’étendant des villes de Celaya à Guanajuato, état du centre du Mexique. Les auteurs de l’ouvrage partagent une procédure méthodologique mixte dont « on reconstruit, à partir des discours des objets sujets, les implications objectives des relations sociales », ainsi que l’analyse qui appréhende, par ailleurs, les « parts subjectives des représentations sociales » (p. 5). Environ la moitié des entreprises étudiées est dédiée à différentes industries de l’artisanat, de la boulangerie, de l’industrie chimique et de l’équipement médical. Le reste est consacré aux commerce ou services. Les résultats obtenus au travers des interviews et des questionnaires sont présentés tout au long des dix-huit chapitres de l’ouvrage. Par la suite, chaque chapitre peut être lu indépendamment de l’autre selon l’intérêt du lecteur. Le chapitre deux, écrit par Contreras et Ruiz, s’intéresse aux différents facteurs du capital social interne au sein des entreprises familiales, en l’occurrence l’union, l’appui, la confiance… Dans le cadre du chapitre trois, Contreras, López et Ríos ambitionnent de montrer que la composition de l’entreprise familiale varie en fonction de l’organisation des membres de la famille et de la distribution des rôles y afférant. Dans cette optique, ils invoquent des auteurs qui ont étudié d’une certaine manière le lien familial, comme Lévi-Strauss et Murdock. La problématique proposée par Miranda, Contreras et López aborde dans le quatrième chapitre la division ethnique-technique du travail dans le cadre des entreprises familiales. Le chapitre cinq, développé par López, Ríos et Molina, aborde, pour sa part, la notion de gouvernance dans les entreprises familiales. Statistiquement, il existe plus de 50 % de participation des membres de la famille dans les très petites entreprises, pourcentage que l’on voit se réduire dans les entreprises plus grandes. Le chapitre six, rédigé par López et Contreras, explore les entreprises familiales à partir de la notion de décision stratégique, les auteurs estimant là que la plupart des entreprises dans la région de Celaya ont recours à un modèle démocratique de décision. Le chapitre sept, écrit par Molina, donne à voir les facteurs psychoculturels des conflits dans les organisations familiales. Trois orientations y sont mises en évidence : des études centrées sur les causes du conflit, d’autres sur les effets et, finalement, celles qui s’intéressent à la gestion des conflits. L’enjeu du chapitre huit est de donner à connaître les pratiques de planification des entreprises familiales et leur rapport à la stratégie développée. López y montre que la planification et le lien avec la stratégie sont directement liés à la taille de l’entreprise. Dans le chapitre neuf, Espinosa et Arroyo s’intéressent à la localisation des entreprises familiales. À partir d’interviews, les auteurs mettent en relief le lien fort entre l’entrepreneur, la famille et le développement local. Ríos, Ferer et López, dans le chapitre dix, défendent l’idée selon laquelle l’entreprise doit être …

Appendices