FR:

Cet article interroge l’influence du genre du propriétaire-dirigeant sur la structure de propriété des PME en tenant compte du biais sectoriel lié à la sous-représentation des femmes dans certains secteurs fréquemment sous-capitalisés. Cette recherche quantitative porte sur 20 162 PME françaises et 69 896 observations entreprise/année, dont 16 % de PME dirigées et possédées majoritairement par des femmes. Grâce à l’utilisation de méthodes d’appariement, nous proposons une contribution au champ de la PME en distinguant l’effet direct du genre sur la structure de propriété et son effet indirect lié au fait que les femmes tendent à être surreprésentées dans certaines activités à faible intensité capitalistique. Les résultats montrent des différences assez nettes entre les femmes et les hommes propriétaires-dirigeants en matière de structure de propriété. Nous observons que les entreprises possédées et dirigées par des femmes présentent une structure plus ouverte et une moindre pluralité de types d’actionnaires que les entreprises comparables possédées et dirigées par des hommes.

EN:

This article looks at the influence of owner-manager gender on the ownership structure of SMEs, taking into account the sectoral bias linked to the under-representation of women in certain sectors that are frequently under-capitalized. This quantitative research covers 20,162 French SMEs and 69,896 company-year observations, including 16% of SMEs managed and owned predominantly by women. Using matching methods, we contribute to the SME field by distinguishing between the direct effect of gender on ownership structure and its indirect effect, the fact that women tend to be over-represented in certain less capital-intensive activities. The results show clear differences between female and male owner-managers in terms of ownership structure. We observe that companies owned and managed by women have a more open structure, with a smaller plurality of shareholder types than comparable companies owned and managed by men.

FR:

Les demandes de financement des femmes entrepreneures restent encore peu explorées par la littérature scientifique. Pour investiguer ce sujet, cette recherche explore les préférences de genre des entrepreneures vis-à-vis des investisseurs et des investisseuses. À travers 29 entretiens narratifs avec des femmes entrepreneures en quête de financement pour leur entreprise, cette recherche met en évidence que ces entrepreneures intègrent des stéréotypes de genre dans leurs perceptions des investisseurs, qu’ils soient hommes ou femmes, et que ces perceptions guident leurs préférences de financement. En s’appuyant sur la théorie de la congruence des rôles de genre, la principale contribution de cette recherche réside dans la révélation de la manière dont ces stéréotypes façonnent et guident leurs préférences de genre selon la congruence ou l’incongruence des rôles qu’elles attribuent aux hommes et aux femmes en tant qu’investisseurs. Elle apporte une perspective novatrice en mettant l’accent sur les perceptions des entrepreneures elles-mêmes concernant les investisseurs, plutôt que sur les perceptions de ces derniers à leur égard. Elle contribue à alimenter le champ de l’entrepreneuriat féminin et de son financement et propose également plusieurs recommandations à destination des pouvoirs publics pour soutenir l’entrepreneuriat féminin.

EN:

Les demandes de financement des femmes entrepreneures restent encore peu explorées par la littérature scientifique. Pour investiguer ce sujet, cette recherche explore les préférences de genre des entrepreneures vis-à-vis des investisseurs et des investisseuses. À travers 29 entretiens narratifs avec des femmes entrepreneures en quête de financement pour leur entreprise, cette recherche met en évidence que ces entrepreneures intègrent des stéréotypes de genre dans leurs perceptions des investisseurs, qu’ils soient hommes ou femmes, et que ces perceptions guident leurs préférences de financement. En s’appuyant sur la théorie de la congruence des rôles de genre, la principale contribution de cette recherche réside dans la révélation de la manière dont ces stéréotypes façonnent et guident leurs préférences de genre selon la congruence ou l’incongruence des rôles qu’elles attribuent aux hommes et aux femmes en tant qu’investisseurs. Elle apporte une perspective novatrice en mettant l’accent sur les perceptions des entrepreneures elles-mêmes concernant les investisseurs, plutôt que sur les perceptions de ces derniers à leur égard. Elle contribue à alimenter le champ de l’entrepreneuriat féminin et de son financement et propose également plusieurs recommandations à destination des pouvoirs publics pour soutenir l’entrepreneuriat féminin.

FR:

En matière de gestion des risques à l’ère numérique, les différences et les similitudes entre les hommes et les femmes dans leur façon d’agir et d’interagir au sein des écosystèmes d’affaires demeurent, à la fois, sous-explorées et souvent mal comprises. Une situation qui peut conduire à la persistance de certains mythes. Les connaissances existantes ne permettent pas de comprendre comment ces acteurs abordent et gèrent les opportunités et les menaces uniques présentées par leurs contextes d’affaires respectifs, en particulier dans le contexte des petites et moyennes entreprises (PME) qui s’engagent dans une transformation numérique. Cette étude exploratoire mobilise une analyse de Procuste aléatoire pour évaluer et comparer les cadres conceptuels utilisés par les femmes et les hommes en affaires. Guidée par un cadre interprétatif socioécologique multiniveaux, cette étude apporte une compréhension affinée de la gestion et de la prise de risque selon le genre à l’ère numérique. Les contributions théoriques comprennent l’identification des points de tension liés au genre aux niveaux individuel, interpersonnel, organisationnel et écosystémique. En précisant où convergent et divergent leurs décisions et leurs actions respectives, une contribution pratique est de guider les pratiques managériales et d’accompagnement de manière parfois partagée, parfois différenciée.

EN:

When it comes to risk management in the digital age, gender-based differences and similarities in the ways women and men act and interact within business ecosystems remain both underexplored and often misunderstood. Existing knowledge lacks insight into how they approach and navigate the unique opportunities and threats presented by their respective business contexts, particularly in the context of small and medium-sized enterprises (SMEs) undergoing digital transformation. This exploratory study employs random Procrustean analysis to assess and compare the gender-based conceptual frameworks used by women and men in business. Guided by a multi-level socioecological interpretive framework, this study provides a nuanced understanding of gendered approaches to risk management and risk taking in the digital age. Theoretical contributions include identifying gender-based points of tension at individual, interpersonal, organizational and ecosystemic levels. By clarifying where their respective decisions and actions converge and diverge, the study offers practical insights to inform both unified and gender-specific managerial and support practices.

FR:

Cette recherche examine l’empouvoirement des entrepreneures dans le cadre du financement entrepreneurial en France. Elle s’interroge sur les facteurs permettant à certaines entrepreneures d’accéder plus facilement à des catégories spécifiques de financement externe. Le cadre théorique mobilisé repose sur le concept d’empouvoirement, exploré à travers ses dimensions personnelle et relationnelle. L’étude s’appuie sur une approche quantitative, utilisant des données issues d’une enquête représentative menée auprès de dirigeantes d’entreprise. Les résultats montrent que le statut de dirigeante fondatrice influence différemment l’accès aux financements externes : il augmente les chances de réussir une levée de fonds, mais réduit celles d’obtenir un financement bancaire. Ce constat souligne l’importance des dynamiques d’empouvoirement, qui varient selon le type de financement. En outre, des caractéristiques telles que la présence du conjoint dans l’entreprise, un revenu élevé, l’appartenance à un réseau professionnel et la mixité de ce réseau complètent l’analyse des disparités d’accès. Cette première étude en France sur ce sujet propose des pistes pour enrichir la compréhension de la diversité des situations vécues par les dirigeantes fondatrices contribuant ainsi à déconstruire l’image homogène de l’entrepreneuriat des femmes.

EN:

This research examines the empowerment of women entrepreneurs in the context of entrepreneurial financing in France. It explores the factors that allow some women entrepreneurs to access certain categories of external finance more easily. The theoretical framework used is based on the concept of empowerment, explored through its personal and relational dimensions. The study relies on a quantitative approach, using data from a representative of women entrepreneurs. The results show that the status of a founder affects access to external finance in different ways: it increases the chances of successful fundraising, but reduces the chances of obtaining bank finance. This finding highlights the importance of empowerment dynamics, which vary according to the type of financing. In addition, characteristics such as the presence of a spouse in the business, high income, membership of a professional network and the diversity of this network complete the analysis of inequalities in access. This study, the first of its kind in France, suggests ways of enriching our understanding of the diversity of situations experienced by female founders, thus helping to deconstruct the homogeneous image of women’s entrepreneurship.

FR:

Les demandes de financement des femmes entrepreneures restent encore peu explorées par la littérature scientifique. Pour investiguer ce sujet, cette recherche vise à comprendre comment les dynamiques familiales influencent les choix financiers des entrepreneures. En s’appuyant sur la théorie des scripts familiaux, elle analyse comment l’héritage familial, dans sa dimension extrafinancière symbolique, influence les demandes de financement des entrepreneures. Les entretiens narratifs menés auprès de 41 entrepreneures montrent en quoi la famille est le lieu d’héritages liés à des éléments tels que la condition financière familiale, la gestion des finances, les discours sur l’argent et les influences culturelles et sexistes, qui façonnent l’approche des entrepreneures envers le financement. Trois types de scripts familiaux sont identifiés : réplicatifs, correctifs et intégratifs, qui conduisent les entrepreneures soit vers la recherche de financements externes, soit vers l’autofinancement. En abordant ces aspects peu explorés, cette recherche enrichit la compréhension des enjeux du financement de l’entrepreneuriat féminin.

EN:

This research investigates the implications of family dynamics on the financing of women’s entrepreneurship. Drawing on family script theory, it analyzes how familial legacy, in its extra-financial symbolic dimension, influences entrepreneurs’ funding requests. Narrative interviews conducted with 41 women entrepreneurs reveal that the family is the source of legacies related to factors such as the family’s financial condition, financial management practices, discourses on money, and cultural and sexist influences, which shape entrepreneurs’ approach to financing. Three types of family scripts are identified: replicative, corrective, and integrative, which lead entrepreneurs either toward seeking external funding or favoring self-financing. By addressing these underexplored aspects, this research enriches the understanding of the challenges surrounding the financing of women’s entrepreneurship.

FR:

Longtemps décrit comme un emploi précaire, occupé par défaut par des individus sans aucune alternative d’emploi dans le secteur formel, de récentes recherches, particulièrement en Amérique latine, ont démontré que l’emploi informel se révèle dans certains cas comme un choix d’opportunité fondé sur des incitations financières et/ou non financières. Ces révélations étant empiriquement peu documentées en Afrique, où l’emploi informel occupe une place prépondérante dans l’économie, cet article tente de combler ce manque en examinant dans le cas du Burkina Faso les facteurs déterminant l’engagement des individus dans l’entrepreneuriat informel, en s’interrogeant particulièrement sur le caractère contraint ou volontaire du choix de ce statut d’emploi. L’examen comparatif des rémunérations, couplé à l’analyse des motifs qui ont conduit à la mobilité des individus vers l’emploi informel, montre que l’entrée dans l’entrepreneuriat informel est liée à une pluralité de facteurs, relevant pour certains à de la nécessité et pour d’autres à de l’opportunité.

EN:

Historically described as precarious employment, which is a choice made by the absence of other formal employment alternative, recent research, particularly in Latin America, has revealed that informal employment is in some circumstances a choice of opportunity based on financial and/or non-financial incentives. As these findings are less documented in Africa, where informal employment predominates in the economy, this article seeks to fill this gap by exploring, in the case of Burkina Faso, the factors that determine individuals’ participation in informal entrepreneurship, by examining the nature of the choice of this employment status, whether it is forced or voluntary. Comparative analysis of earnings, and analysis of people’s motives for moving into informal employment, shows that the decision to become an informal entrepreneur is determined by a variety of factors, which may be related to necessity or opportunity.

FR:

Cet article propose de construire une échelle de mesure des pratiques de GRH perçues comme porteuses de RSE. Il s’accentue sur les PME, qui constituent 99,8 % du tissu des entreprises au Sénégal. Nous avons utilisé la méthodologie de Churchill. Nos résultats montrent que l’échelle de mesure de ces pratiques se décline en trois dimensions, à savoir sécurité sociale, participation directe et faveurs. Ces PGRH-RSE influencent positivement et significativement l’implication organisationnelle affective par attachement aux valeurs organisationnelles des salariés.

EN:

This article proposes to build a measurement scale of HRM practices perceived as carriers of CSR. It focuses on SMEs which constitute 99,8% of the business fabric in Senegal. We used Churchill’s methodology. Our results show that the measurement scale of these practices is divided into three dimensions, namely social security, direct participation and favors. These HRMP-CSR positively and significantly influence affective organizational commitment through attachment to the organizational values of employees.