Recensions

Tazim R. Kassam, Françoise Mallison, ed., Gināns. Texts and Contexts. Essays on Ismaili Hymns from South Asia in Honour of Zawahir Moir. New Delhi, Matrix Publishing, 2007, xxvi-225 p.[Record]

  • André Couture

…more information

  • André Couture
    Université Laval, Québec

Ce livre propose les actes d’un symposium tenu à Fréjus en France (Provence) les 6 et 7 avril 2002. Il est offert en hommage à Mrs. Zawahir Moir, actuellement l’une des grandes spécialistes de l’ismaélisme indien nizarien. Cette école chiite s’est développée en Inde (en particulier au Gujarat et au Panjab) et dans l’actuel Pakistan (en particulier dans la province du Sind/Sindh) après le schisme (entre nizarites et mustalites) qui se produisit au Caire en 1094. Une communauté de marchands connue sous le nom de Khoja (du terme arabo-persan khawaja, signifiant une personne riche et respectable) se convertit à cette forme très originale de chiisme. L’enseignement qui s’est ainsi développé en contexte indien a aussi pris le nom de satpanth (la Vraie Voie) et est attesté à partir des 12e ou 13e siècle. Les Imamshahi sont un groupe qui s’est détaché de l’ismaélisme nizarien satpanthī au 16e siècle. Il existe d’autres communautés (comme les Bārmatī) qui se rattachent à cet ismaélisme et qui possèdent un enseignement similaire. Ces communautés ismaéliennes ont en commun de présenter leur enseignement dans des poèmes appelés gināna (ou ginān), un terme dérivé du sanskrit jñāna et signifiant connaissance ou gnose. D’abord transmis oralement, ces ginān anciens connus des Khoja ont été transmis à partir du 16e siècle dans une écriture secrète appelée khojkī. Une simple liste des articles contenus dans ce livre donne déjà une idée des thèmes abordés et des principaux spécialistes qui y travaillent (dont plusieurs sont de l’intérieur de ces communautés). Le livre commence par une préface de Christopher Shackle (p. ix-xi), une bio-bibliographie de Zawahir Moir (p. xiii-xvii) par Wafi A. Momin, puis une préface de Tazim R. Kassam et Françoise Mallison. On y trouve ensuite un « Introductory Essay » de Tazim R. Kassam intitulé « Reframing Ginānic Studies : Thoughts on Multiple Positions and Heuristic Tropes » et une brève note d’Ali S. Asani sur le Būjh Nirañjan. Suivent les contributions suivantes : « Gināns and the Management of the Religious Heritage of the Ismaili Khojas in Sindh » (Michel Boivin), « Some Gināns Common to Bārmatī Panthī and Satpanthī Traditions » (Mohan Devraj Thontya), « Gināns attributed to Unknown Composers » (Balvant S. Jani), « A Thematic Study of a Satpanthi Ginān and a Mahapanthi Bhajan » (Urmila B. Jani), « Creating a Database of Gināns and Related Materials » (Pyarali Jiwa), « Rewriting the Gināns : Revolution and Resistance among the Imamshahis » (Dominique-Sila Khan), « The Myth of Nāgadamana in the Dasa-avatāras and other Gināns » (Françoise Mallison), « Srībuddha’s Gracious Rescue of the Pāṇḍavas in Buddhāvatār » (Teena Purohit), « Religious Traditions and Early Ismā‛īlī History in Western India : Some Historical Perspectives on Satpanthi Literature and the Gināns » (Samira Sheikh), « The Entanglement of the Gināns in the Khoja Governance » (Amrita Shodhan), « “Kalām-i Maulā” : Notes on an Indian Ismaili Text » (Iqbal Surani), « The Concept of “GOD beyond God” in the Khaṭ Niriñjan of Pīr Sadardīn : A Personal Exegesis » (Nagib Tajdin), « Ta’wīl and Ginānic Literature : Knowledge Discourse and Spiritual Experience » (Aziz Talbani and Perveen Hasanali). Le livre se termine par un appendice donnant la liste des dix ginān figurant sur le CD qui accompagne ce livre (p. 211-212), par une liste des auteurs (p. 213-215) et un index (p. 217-225). L’étude de ces ginān est fascinante. Il faut dire d’abord que l’édition de ces textes pose des problèmes qui rappellent ceux que l’on rencontre à propos des grandes épopées de l’Inde. S’il …

Appendices