Abstracts
Résumé
Il n’est pas de discipline qui ait, autant que la psychanalyse, inquiété la philosophie de Paul Ricœur. Elle accompagne tout son chemin de pensée et ne cesse d’en troubler le cours. On aurait tort cependant de croire que ce long compagnonnage soit marqué avant tout par l’hostilité ou la polémique. Même dans l’Essai sur Freud, où elle incarne l’« herméneutique du soupçon », la psychanalyse est rencontrée non comme une ennemie certaine mais comme une alliée possible. Elle est le miroir que la philosophie se tend et où elle se voit elle-même comme une autre. C’est un véritable dialogue qui est ainsi noué entre elles. L’enjeu n’en est rien de moins que la compréhension de l’homme.
Abstract
No other subject troubled Paul Ricœur’s philosophy as much as psychoanalysis. It is present all along the progression of his thought and keeps stirring its course. Yet, it would be wrong to believe this long route to be stamped first and foremost by hostility or polemics. Even in Freud and Philosophy, where psychoanalysis embodies the “hermeneutics of suspicion”, it is not faced as a definite enemy, but as a possible ally. It is the mirror philosophy can use to see itself as another. A true dialogue is thus broached between both. What is at stake is nothing less than the understanding of what it is to be human.