Recensions

Bernard Sesboüé, Invitation à croire. II. Des sacrements crédibles et désirables. Paris, Les Éditions du Cerf (coll. « Théologie »), 2009, 353 p.[Record]

  • Nestor Turcotte

…more information

  • Nestor Turcotte
    Matane

Ce livre est le deuxième tome de Croire. Invitation à la foi catholique pour les femmes et les hommes du xxie siècle, paru en 1999, aux éditions Droguet & Ardant. La continuité est évidente. Le Credo (t. I) présentait la foi professée. Les Sacrements (t. II), présentent la foi vécue. Le présent ouvrage prend son point de départ dans le rôle du rite dans la vie humaine. Le rite rythme la vie quotidienne. Il inscrit dans le flux indifférencié du temps des repères indispensables à une vie quelque peu réfléchie et constitue à ce titre une recherche de sens. Dans les religions, le rite est le lieu privilégié d’expression du sacré et il est fondamentalement symbolique. La conversion chrétienne du rite et du sacré a donné dans l’Église les sacrements. L’institution sacramentelle, ce que l’on appelle souvent l’économie, c’est-à-dire la disposition générale qui nous fait entrer dans le don du salut par les sacrements, respecte donc ce que nous sommes en tant qu’hommes et nous rejoint à travers le rite et la fête. Le rite y devient mémorial et le mythe y devient récit. D’emblée, l’auteur précise que le chrétien ne peut comprendre les sacrements et la ritualité qui les accompagne qu’à la lumière du Christ. Tous les sacrements, chacun à leur manière, sont des actes qui font mémoire de l’événement de Jésus. Le Christ est le premier à vérifier dans l’histoire la parfaite réalité du sacrement. Dans tous les sacrements, une action divine s’effectue sous des signes visibles, à l’image du Christ qui était Dieu dans une chair humaine et visible. Les sept sacrements constituent un organisme structuré récapitulant la totalité de ce qu’a vécu et fait Jésus. Le baptême est le premier sacrement, la porte d’entrée vers tous les autres sacrements. Il est la carte d’identité du chrétien. Le rite du baptême est l’eau. L’eau est « germinative » et source de toute vie. Par elle tout naît et tout renaît. Tout dans le baptême évoque la vie à l’image de l’eau qui est le symbole : que l’on parle de lui en termes de renaissance ou de résurrection, nous sommes devant un sacrement qui nous donne le message de la transcendance de la vie humaine. Ce sacrement est notre entrée dans la vie même de Dieu un en trois personnes : le Père fait de nous des fils, le Fils fait de nous ses frères, et l’Esprit vient faire chez nous sa demeure. Le baptême fait entrer le chrétien dans la famille ecclésiale. La confirmation est par excellence le sacrement du don de l’Esprit. C’est à ce don que renvoient ses deux rites principaux, l’imposition des mains et l’onction d’huile. La confirmation, affirme l’auteur, est l’achèvement normal du baptême. Elle en est la perfection. Elle apporte un don plénier du Saint-Esprit. Par ce sacrement, les fidèles sont plus parfaitement liés à l’Église, ils sont dotés d’une force spéciale de l’Esprit Saint, et sont ainsi plus strictement tenus, en tant que vrais témoins du Christ, de répandre et de défendre la foi par la parole et par l’action. L’eucharistie constitue le sommet de l’institution chrétienne des sacrements. L’auteur consacre deux longs chapitres à ce sacrement qui récapitule tout. Si le Christ récapitule en sa personne toute l’histoire du salut, on pourrait dire que l’eucharistie est une récapitulation de cette récapitulation. L’eucharistie a été instituée au cours d’un repas. L’auteur insiste d’abord sur cette réalité tout humaine. Le repas réunit, souligne les événements importants, est l’occasion de célébrer et de partager. Dans la tradition juive, le repas pascal fait mémoire de la sortie d’Égypte, un …