Abstracts
Résumé
La grande richesse de l’oeuvre de Louis Bouyer est connue. Dès ses premiers livres, le retour décidé aux sources de la liturgie, de la Parole, et des Pères, permettait à ses lecteurs de retrouver un Dieu d’amour vivant. Très caractéristique de cela est Le mystère pascal (1945), qui réhabilite en théologie beaucoup de vues profondes plus ou moins oubliées. Pourtant dans ce livre on constate aussi que souvent, de manière surprenante, l’auteur, après avoir ouvert des fenêtres, en vient à les refermer. Arrivant au samedi saint, une notable contradiction, même, ne peut plus être évitée avec ce qui fut affirmé auparavant du vendredi. Et le statut du samedi saint finalement se révèle difficile à fixer. D’où vient tout cela ? L’article s’attache à comprendre les raisons de ce manque de cohérence. On y découvre que le va-et-vient permanent de Bouyer pourrait bien être l’expression d’un dilemme. Finalement la voie propre que Bouyer s’est frayée donne à son oeuvre d’apparaître comme un maillon entre les deux théologies très caractérisées de Thomas d’Aquin et Hans Urs von Balthasar.
Abstract
The great richness of the work of Louis Bouyer is well known. In his first publications, Bouyer initiates a return to the sources of the liturgy, the Word and the Fathers. Very characteristically of this movement is Le mystère pascal (1945), which rehabilitates theologically many profound views more or less forgotten. Nevertheless, we also find that, in this work, the author, after opening new avenues, comes to close them. The status Bouyer gives to Holy Saturday manifests this lack of consistency. The present article attempts to explain this situation. At the end, Bouyer’s own approach appears to be a link between the theologies of Thomas Aquinas and Hans Urs von Balthasar.