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Compte rendu de
Fourcade, Marie-Blanche et Caroline Legrand, dir. 2008. Patrimoine des migrations, migrations des patrimoines. Québec : Les Presses de l’Université Laval, Collection Intercultures.

Pp. 181, ISBN: 978-2-7637-8719-0, 24,95 $.

Cet ouvrage, réalisé par de jeunes chercheurs en droit, en anthropologie, en ethnologie et en littérature se révèle fort intéressant pour l’ensemble des professionnels du patrimoine dans le contexte migratoire de nos sociétés. Le recueil, dirigé par Marie-Blanche Fourcade et Caroline Legrand, regroupe des exemples qui, fort heureusement, dépassent largement les habituels territoires français et québécois. Les auteurs y abordent tant les territoires quittés que les territoires d’accueil, à travers divers continents et civilisations. Par conséquent, cette publication est d’intérêt scientifique à l’échelle internationale. Les apports sont toutefois inégaux.

Dans la première section de l’ouvrage, « Migrations et quêtes patrimoniales », Marie-Blanche Fourcade démontre qu’étudier les objets domestiques des Arméniens permet de saisir l’expression identitaire. Nous croyons que le travail réalisé au sujet des Arméniens mériterait d’être appliqué à d’autres groupes. Dans un premier temps, Fourcade montre comment ces biens, de natures diverses, dont elle fait l’inventaire, répondent à la définition originelle du patrimoine. Que ces biens, de facture patrimoniale par les « méthodes d’arménisation » employées afin de se les procurer, relèvent du quotidien ou non, ils sont incontournables dans la construction du récit familial. Dans un deuxième temps, il est démontré qu’ils agissent comme des moyens de survie face au changement. Ils permettent de s’exprimer dans un langage quasi muséographique par le biais de la décoration. En conséquence, les objets deviennent un moyen de se définir individuellement et collectivement. Et, grâce à ces biens, l’arménité se trouve ainsi assurée. Finalement, tant par la constitution du décor domestique que par l’analyse de ces objets, cette construction d’un chez-soi met en jeu l’imaginaire familial et la culture matérielle qu’il est de mise d’observer « pour son capital de sens », notamment émotionnel. Fourcade propose de voir en ces lieux de petites Arménie diasporiques, des entre-lieux, des ethnoscapes.

À l’aide d’exemples précis, Michèle Baussant traite pour sa part du patrimoine matériel et immatériel des Pieds-noirs dans la réalité française contemporaine, à travers les exemples de la généalogie, des lieux et objets à caractère religieux. Elle avance l’idée que ces deux formes de patrimoine supportent la mémoire de ce groupe. Premièrement, Baussant montre comment le récit généalogique de cette population abolit le temps antérieur à son installation en Algérie pour créer un mythe fondateur du fait français. Ces Européens, installés depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, migrent après la guerre d’Algérie dans une France où leur identité se révèle être distinctive. Les récits recueillis idéalisent la création, lors du passé algérien, d’une parenté collatérale. En dehors de cette terre, le groupe s’atomise et ne reconnaît de ses membres que ceux qui y sont nés ; d’où une piste intéressante, peu approfondie, qui permet de cerner le problème de la transmission patrimoniale. Devant un impossible maintien in situ, les biens matériels religieux font l’objet d’une stratégie articulant le retour d’objets algériens, la création de copies et l’emploi de lieux de culte pour recréer « cette Algérie française qui n’existe plus ». Ce propos est mal démontré, car appuyé uniquement sur l’exemple du populaire pèlerinage à la Vierge à Notre-Dame de Santa-Cruz à Nîmes. Si les exemples patrimoniaux auxquels fait allusion Baussant sont riches en eux-mêmes, on doute sérieusement qu’ils permettent de conclure que cette population dispose « d’une mémoire close autour de ses brisures non réparées ».

Paola Gandolfi étudie le parcours des objets entre l’Italie et le Maroc et révèle des déplacements de significations entre le pays d’accueil et celui de départ, ce qui donne une démarche riche pour l’étude d’autres cas. Sa terminologie, alliant le moderne au libérateur et le traditionnel à l’aliénant, laisse perplexe quant à son caractère interprétatif binaire. Néanmoins, l’auteure a pu, à partir d’un travail de terrain, tirer des conclusions convaincantes. D’emblée, elle décrit le contexte spécifique de la migration pour justifier sa méthode. Ainsi, de ces voyages de retour résultent intensité et répétitivité. Gandolfi affirme que ces biens circulent en raison d’un besoin de reconnaissance sociale au Maroc ou pour l’acquisition d’une appréciation sociale marocaine et italienne. D’une part, elle traite des objets apportés au Maroc, qui sont l’expression du statut socio-économique des migrants. Ce sont, surtout, du linge de maison et des appareils électroménagers, et peu importe qu’ils soient fonctionnels ou non. L’important est qu’ils représentent une « modernité ». Aussi est-il possible de mettre l’accent exclusivement sur la monstration de ces objets. Ainsi, voitures, vélos et motos, offerts en cadeau, sont les symboles d’un statut. S’ils permettent d’afficher la richesse, ils risquent, par le fait même, de susciter l’envie. Pour l’auteure, ces cadeaux ne sont généralement pas modernes, c’est l’échange qui en crée la valeur. L’auteure aurait dû prendre en considération le caractère spécifique du cadeau au Maroc. Il est de coutume dans ce pays d’offrir des cadeaux d’emblée utilitaires, ce qui met en évidence le caractère plus que particulier de ces objets qui font exclusivement figure d’ornement. Par ailleurs la valeur du cadeau dépend du statut social du donateur et exprime l’estime envers la personne qui le reçoit. D’autre part, pour le transfert des objets marocains en Italie, la domesticité des migrants illustre une tension et une incertitude qui relèvent de leur double appartenance, italienne et marocaine. On observe aussi la présence d’objets exemplaires du Maroc, notamment relatifs à l’alimentation. Parallèlement, certains objets italiens permettent une territorialisation et une reconnaissance de la population italienne, notamment auprès des enfants. Ainsi, les identités sont négociées avec des objets signifiant la modernité de l’Italie au Maroc et des objets reflétant l’authenticité du Maroc en Italie. Dans un dernier cas, le mariage au Maroc, se trouve illustré le processus de réadaptation, qui conjugue tradition et modernité, où l’aspect formel demeure traditionnel et où des éléments italiens peuvent être insérés.

Caroline Legrand se penche quant à elle sur le tourisme des racines en Irlande et sur le rôle de la culture matérielle pour l’appropriation patrimoniale. D’entrée de jeu, elle fait une esquisse de ce phénomène à l’échelle mondiale dont elle reconnaît la dimension lucrative qui domine la nostalgie des racines. Associant ce tourisme à une forme de pèlerinage, en raison des circuits touristiques à vocation mémorielle, l’auteure montre que cette industrie développe une rhétorique prônant l’impératif généalogique pour des fins de sécurité, de devoirs personnels, « d’ancestralité », etc. La généalogie devient un produit qui requiert des infrastructures et de nouveaux instruments comme c’est le cas pour Routes of the Roots en Europe. Ainsi l’Allemagne, la côte ouest de l’Afrique et la Corée misent sur ce commerce. Selon Legrand, l’Irlande est l’un des premiers lieux à avoir pratiqué ce type de commerce. Dans les années 1980, le pays, en crise économique, entrevoit dans ce tourisme un marché prometteur, compte tenu de l’importante diaspora irlandaise. Depuis le XIXe siècle, des migrants partent pour la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Leurs de­s-cendants sont fort intéressés par leur ancestralité. Par conséquent, le gouvernement élabore des outils nécessaires à la recherche (indexation informatique et accessibilité des archives) et des dispositifs consolidant les liens entre les touristes et les Irlandais. Finalement, Legrand s’interroge sur les espaces muséographiques qui permettent aux touristes d’accéder au quotidien des ancêtres par le biais de la culture matérielle. S’ajoutent aussi les archives consultées qui peuvent mener à l’obtention de la nationalité irlandaise. La collecte de tout indice « irlandisant » transforme le touriste en véritable conservateur. Ces objets, exposés ou confinés, sont des pourvoyeurs « d’irlandité », évoquant une identité de nom, de terre et de sang. L’objet fétiche du pèlerin reste un petit récipient de terre authentifiée irlandaise, sans oublier le blason familial reproduit sur divers supports et qui permet d’afficher son appartenance à une communauté pat­ronymique. Toutefois, cela indique aux locaux que ces touristes disposent d’une identité au caractère hybride et donc différente de la leur.

La deuxième section de l’ouvrage traite de la « Patrimonialisation des migrations ». Béatrice Fleury propose d’étudier le cas d’un festival de films italiens en France. Elle s’inspire de Jean-Louis Tornadore et montre comment, dans le contexte xénophobe des années 1970 où les descendants des ouvriers italiens du secteur de la sidérurgie partent à la recherche de leur identité, un groupe émerge et suggère la mise en place du Festival du film italien de Villerupt. Ce dernier transcende les cultures, considérant l’importance de la dimension ouvrière du patrimoine des migrants en question. En 1980, les instances gouvernementales établis­sent ce qu’ils considèrent comme patrimoine. Le passé sidérurgique de Villerupt et de la Lorraine poursuit la politique de la tabula rasa mémorielle. La patrimonialisation, après une épreuve militante, prend son origine dans la population. Bien que la première motivation, du moins officiellement, soit d’ordre artistique, elle permet de présenter « une vision compensatoire du monde ». Les organisateurs et la population de Villerupt sont marqués par la cessation des activités ouvrières. Si le caractère italien n’est pas revendiqué, il demeure néanmoins à la base de leur entreprise. Alors que la dynamique ethnique se complexifie en France vers 1973, les Italiens cherchent à en présenter une belle image, afin de mieux être acceptés. Le film L’anniversaire de Thomas prend alors tout son sens. C’est pour éviter l’oubli de ce passé ouvrier sidérurgique que le film est réalisé. Un parallèle entre le « four Thomas », support de l’expansion sidérurgique, et une dame de Villerupt, fêtant leurs centenaires respectifs, permet de visiter l’industrialisation/ désindustrialisation de la région. L’auteure y voit, de par la continuité narrative évoquée, un geste de sauvetage, ce qui constitue une riche perspective. Le film propose donc une histoire mythique où l’ouvrier est un héros courageux et militant. Projeté d’abord au festival, le film le sera, ensuite, dans les villes voisines ; il constitue un objet de mémoire et sur la mémoire qui, à défaut de lieux « officiels » de patrimonialisation forts, dispose d’une dimension spectaculaire et qui a une fonction d’objet patrimonial. Il bénéficie donc d’un titre équivalent à celui de monument historique.

Dans son article « Quel musée pour le patrimoine des migrations? », Nada Guzin Lukic fait état des différents musées qui présentent le patrimoine des migrants et qu’elle aborde, inégalement, comme appartenant aux typologies suivantes : ceux de l’immigration, ceux de l’immigration d’un groupe spécifique et ceux de l’intégration du sujet dans des institutions existantes. Elle propose de saisir le fonctionnement de ce patrimoine, de le définir, d’y mesurer les enjeux et d’observer comment le musée les traite. Elle considère, d’emblée, l’espace muséal sous l’angle de son mandat identitaire, lié à une définition du patrimoine national qui est plus ou moins inclusive. Depuis les années 1980, l’intégration de ce patrimoine remet en question la manière habituelle de faire. La muséalité, avec un solide argumentaire sur l’hybridité, diffuse désormais un patrimoine pluriel. Les musées de l’immigration sont situés, en général, sur les sites historiques de l’immigration. Ellis Island à New York, qui est un site récréatif et historique isolé par son environnement, répond au besoin de recherche généalogique où l’histoire familiale s’inscrit dans celle de la nation. Quant au Quai 21 à Halifax, où se situe l’entrée officielle de tous les immigrants canadiens depuis 1881, le musée a pour but de faire la promotion d’une identité canadienne. À la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, on souligne l’importance du lieu comme porte d’entrée pour les immigrants et on commémore l’épisode tragique vécu par les Irlandais. L’auteure regrette que le port ne soit pas mis en valeur et que le projet du Musée de l’immigration à Québec ait avorté. Pour la comparaison, le Quai 21 célèbre la diversité culturelle canadienne contrairement à Grosse-Île ; quant à Ellis Island, elle semble seule à être en mesure d’afficher une mémoire trouble, résultant d’un mauvais accueil. Toutefois, la mémoire de la présence autochtone est rayée presque systématiquement. Le cas du Musée de Melbourne est différent en ce qu’il traite, dans une perspective historienne et commémorative, du départ, de l’expérience migratoire et de ses étapes. Ces lieux ont pour objectif de transmettre la mémoire, d’intégrer l’histoire des migrants à celle de la nation, ce qui ne se fait pas sans heurts, comme c’est le cas dans une Europe confrontée à la colonisation. Ainsi, le musée de l’Immigration de Paris a pour mandat de changer le regard sur l’immigration, ce que nous trouvons beaucoup pour une seule institution dans le contexte social français. Ce n’est que dans un seul paragraphe qu’elle aborde le sujet des musées de groupes spécifiques pour dire qu’ils émergent généralement d’initiatives privées et qu’on y accentue ce qui a provoqué l’exode. Toujours trop brièvement, l’auteure traite des musées qui intègrent le patrimoine des migrations qu’elle avoue être, paradoxalement, le cas le plus récurrent. Les sujets épineux ne sont pas abordés. Elle termine sa démon­stration avec le musée de la personne de Montréal qui désire constituer la mémoire montréalaise par le biais d’une démarche ethnologique et cyber-muséologique. En conclusion, les différents enjeux et défis qui incombent à ce secteur muséal sont bien mis en évidence : l’intégration au patrimoine commun, la définition de l’immigré, la sélection et l’interprétation, le support à utiliser, le classement des patrimoines à caractère hybride, la culture homogène, la reconnaissance sociale, etc. Au terme de son observation, l’auteure se questionne, à juste titre, sur les dangers de ghettoïsation dus au fait de mettre l’accent exclusivement sur les différences dans l’espace muséal.

Pour sa part, Roberta Cafuri problématise la transmission du patrimoine de l’esclavage au Bénin en étudiant la construction de la mémoire esclavagiste à travers les institutions muséales ainsi que différentes formes de résistance à l’oubli chez les descendants d’esclaves. D’emblée, Cafuri analyse le rapport mémoriel des musées africains face à l’esclavage. On expose généralement sans difficulté les traites arabe et européenne, quant à la traite réalisée à même les pays africains, excepté le Sénégal, elle est tue. Notons que les musées nationaux mettent de l’avant l’unité nationale alors que de réelles tensions existent toujours entre les descendants des maîtres et des esclaves comme c’est le cas à Ouidah. Ce silence sur ces tensions favorise l’oubli. Bien que l’esclavage domestique ait été répertorié dans l’inventaire des sites et des lieux liés à la mémoire de la traite des esclaves en 2001, seuls quelques pays africains sont prêts à aborder ce sujet, excluant ces endroits de La Route de l’esclave que Cafuri qualifie de Route de l’oubli. Quant aux Agulas de souche afro-brésilienne ou afro-portugaise, leur savoir-faire les distingue, bien que le patrimoine de ces deux sous-groupes relève de l’hybridation. Dans un deuxième temps, on voit comment la mémoire des esclaves s’exprime à travers les signes Fa, une méthode de divination qui renvoie à un système cosmologique complexe, employée par l’artiste Romuald Hazoumé à Porto-Novo. Le fait de recourir à ce langage évoque une identité non-exclusive qui assume la continuité « indigène », malgré les contingences historiques (colonisation/ christianisation). Fa est un patrimoine issu de l’échange, qui met de côté la théorie de l’authenticité. Se basant sur Bhabha (2002), l’auteure avance l’idée qu’adopter ce système implique une résistance, d’où l’émergence de nouvelles subjectivités émancipées du contexte colonial. Les tableaux d’Hazoumé permettent une visibilité restée longtemps inaccessible à un groupe donné ; ils permettent aussi de revendiquer un présent différent du passé, de participer à un débat public.

Au dernier chapitre, « Fictions de la racine africaine : quelques mises en patrimoine du retour », David N’Goran avance une hypothèse patrimoniale fort simple, pour ne pas dire évidente, selon laquelle la racine africaine, fort mal définie, se transforme en fiction et que le retour dispose de la symbolique que lui confère sa patrimonialisation. Dans un premier temps, N’Goran aborde la patrimonialisation de la racine africaine à travers la littérature. Se fondant sur les théories de Hegel (1829), il considère le récit fondateur comme procédant d’une patrimonialisation en trois étapes : l’invention, la délimitation et la revendication, la transmission. La première phase voit apparaître des textes qui mettent en valeur une racine qui prend l’aspect du bien commun dans un contexte esclavagiste ou colonisateur. De par son histoire, il y a l’Afrique des peuples-migrants et l’Afrique du dépeuplement-peuplement. En raison de la déportation de leurs ancêtres, les écrivains « hors d’Afrique » revendiquent « leur racine africaine pure » par la puissance mémorielle dans leurs écrits. La seconde phase consiste à établir leur communauté de lignage où se trouve délimitée la terre africaine reconquise. La dernière phase vise à vérifier si la littérature en question est conforme aux critères de la culture africaine qui s’affilie à une tradition littéraire ancienne, notamment orale. Dans un deuxième temps, l’auteur aborde la dimension fictionnelle du retour. Dans les années 1960, des élites africaines retournent en Afrique. Dans le monde littéraire, ce retour émerge du panafricanisme et d’un contexte militant. Ainsi, Senghor, comme d’autres écrivains, prendront le ton de la nostalgie et de la quête des racines comme le fait Alex Haley dans Roots. Les personnages, dans cette oeuvre, font l’expérience d’une « découverte-exploration » de leurs racines altérées sous la pression du « chaos-monde ». Ces « Africains d’ailleurs », confrontés à une étrangéisation dans leur terre d’origine, peuvent même y ressentir la peur. Sans exclure le secteur littéraire du patrimoine, est-il juste de considérer ces récits comme une composante du patrimoine d’une population donnée? Notons que les critères de sélection du corpus auraient dû être expliqués afin de mesurer la validité de l’argumentaire qui en découle.

Cet ouvrage, par le biais de l’étude de cas fort variés, figurera désormais comme une référence enrichissante pour la diversité des concepts, problématiques et cas étudiés au sein de la littérature qui traite à la fois du patrimoine des communautés migrantes et de ses diverses modalités de patrimonialisation. Les différents exemples nous permettent de saisir l’ampleur de ce patrimoine et nous incitent à le reconnaître. Le patrimoine des migrants n’en est pas pour le moins un de par son caractère nomade. Le collectif mérite l’attention pour son audace : on y présente le patrimoine immatériel comme une dimension sous-jacente du patrimoine matériel, si bien que l’on passe très rapidement sur cette dernière dimension, voire peut-être un peu trop.