Comptes rendus

Milton, J. (2001) : Emerging Views on Translation History in Brazil (édition spéciale), São Paulo, Humanitas, FFLCH/USP, 286 p.[Record]

  • Denise Capra de Almeida

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  • Denise Capra de Almeida
    Université de Montréal, Montréal, Canada

L’ouvrage est un numéro spécial de la revue CROP, un périodique de la Faculté de philosophie, lettres et sciences humaines de l’Université de São Paulo, Brésil, compilé par John Milton, qu’il n’est plus nécessaire de présenter. Cette collection d’articles, tous rédigés en anglais, portant sur l’histoire de la traduction est issue du 1er Forum international de traducteurs tenu à São Paulo en septembre 1998 et est le reflet de la vivacité et de la maturité croissantes de cette branche de la traductologie au Brésil. Le volume est composé de neuf articles, trois comptes rendus et une interview. Huit des articles abordent des sujets brésiliens : un panorama de l’histoire de la traduction au Brésil ; la traduction du théâtre brésilien ; la traduction des premiers textes en langue tupi ; l’histoire de la traduction de l’oeuvre de Herman Melville en portugais brésilien ; l’application des théories du polysystème d’Even-Zohar à la traduction de la littérature brésilienne dans d’autres littératures ; les techniques d’adaptation utilisées dans la traduction de la littérature pour enfants ; le parallèle entre la traduction au Brésil et en Argentine ; et l’histoire du premier Club du livre brésilien. L’article qui ouvre le recueil est le seul non brésilien. Dans « Why and how to write translation histories ? », Lieven D’hulst présente les procédures et les critères qui régissent l’écriture d’une histoire de la traduction. Partant du postulat que l’historiographie doit essentiellement viser à la reconstruction du passé tel qu’il était vraiment, l’auteur propose le plus grand nombre possible de paramètres. Il les présente au lecteur d’une façon à la fois simple, originale et didactique : Quis ?, Quid ?, Ubi ?, Quibus auxilius ?, Cur ?, Quomodo ?, Quando ? et Cui bono ? Lia Wyler signe deux articles. Le premier, « Translating Brazil », est un survol de l’histoire de la traduction au Brésil et fait partie d’une étude dans laquelle la production des traductions est examinée dans son contexte social, politique et économique. L’article souligne les différentes appellations données à la traduction au Brésil par rapport à celles rencontrées dans certains pays européens, comment les notions traductologiques ont évolué au fil du temps, et quels sont les principaux effets des traductions sur la langue et la littérature brésiliennes. Le deuxième article, « Theatre, translation and colonization », propose de montrer la prépondérance des pièces étrangères traduites et mises en scène au Brésil à l’époque où le théâtre a été introduit par les colons portugais ; il expose ensuite comment cette préséance étrangère a affecté l’activité créatrice brésilienne tout au long des siècles, en moulant le travail des auteurs sur les préférences de leur public. Il indique également le dilemme auquel font face les chercheurs qui travaillent sur l’histoire pour distinguer ce qui est traduction de ce qui est original dans le développement du théâtre au Brésil. L’article « The translation of the first texts to tupi, the classical indian language in Brazil », de Eduardo de Almeida Navarro, décrit l’influence du tupi sur la formation de la culture brésilienne, particulièrement sur le portugais brésilien, la littérature brésilienne et les toponymes. Il montre également comment les premiers textes en tupi ont été produits et, partant, comment la diversité culturelle et les déplacements sémantiques ont été traités. La traduction théâtrale au Brésil du xixe siècle est le sujet abordé par Tania Brandão. Selon l’auteure, le théâtre au Brésil a rarement été considéré comme une véritable culture et a été pratiquement ignoré par les critiques « sérieux ». L’auteure explique que le théâtre brésilien a été aux …