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Gouadec, D. (2007) : Translation as a Profession, John Benjamin Publishing Company, Amsterdam/Philadelphia, coll. « Benjamin Translation Library (BTL) », vol. 73, xv + 396 p.[Record]

  • Serge Marcoux

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  • Serge Marcoux
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Voici un livre que devraient lire aussi bien l’étudiant qui s’apprête à entrer dans la carrière que le traducteur chevronné qui s’interroge sur les conséquences des transformations profondes que celle-ci a connues au cours de la dernière décennie. Hier encore profession artisanale, la traduction fait aujourd’hui partie des « industries de la langue » avec tout ce que cela implique en termes de nouveaux défis pour le traducteur : impact de la révolution technologique et des banques de données, conséquences du phénomène Internet, nécessité pour le « linguiste » d’être aussi « informaticien », effets de la mondialisation du marché, nouvelles normes de qualité de plus en plus rigoureuses ou, plus simplement, modification de son statut. La première partie du livre traite de la traduction elle-même et le chapitre 1 nous donne un aperçu général du rôle de celle-ci dans notre monde contemporain, des enjeux économiques en cause et, par conséquent, de l’importance donnée au contrôle de qualité ainsi qu’à l’éventail de domaines de spécialisation maintenant disponibles. On y trouve également un survol des tâches du traducteur que ce soit avant (recherche de travail, négociations avec le client, accord sur les paramètres du travail à accomplir), pendant (vérification de l’existence de traductions déjà faites, recherches sur le matériel à traduire, validation des résultats) ou après (formatage du produit final, contrôle de qualité, remise au client) le processus de traduction. Pour l’étudiant qui s’apprête à choisir un domaine de spécialisation, le chapitre 2 offre un répertoire exhaustif des différentes catégories de textes à traduire, qu’il s’agisse, à l’écrit, de traduction littéraire, scientifique ou de sites web et, à l’oral, de doublage ou de sous-titrage de films et documentaires. Signalons au passage le sous-chapitre consacré à la localisation, sujet encore nébuleux pour plusieurs, faisant appel à la fois à des connaissances linguistiques, culturelles et techniques. Grâce à une description minutieuse des tâches à accomplir, l’auteur distingue avec précision celles qui seront l’apanage du traducteur et celles qui devront être accomplies par un technicien, tout en soulignant que le traducteur devra de plus en plus se doubler d’un informaticien dans les projets simples, chose maintenant possible en raison de la formation technique intégrée aux études spécialisées. On notera aussi la similarité observée entre le travail effectué par le traducteur travaillant en localisation et le traducteur réalisant le doublage ou le sous-titrage d’un film, puisque l’un et l’autre devront être particulièrement sensibles aux différences de culture entre langue source et langue cible. Intitulé The translation process from A to Z, le chapitre 3 (qui se base sur un modèle utilisé depuis 1986 par le « Centre de Formation de Traducteurs-Localiseurs, Terminologues et Rédacteurs » de l’Université de Rennes 2 et qui sert de modèle d’assurance-qualité au projet européen PERFEQT) décrit minutieusement chacune des quelque 156 opérations devant être effectuées pour les contrats les plus complexes entre le moment où le client sélectionne le matériel à traduire et celui où, la traduction ayant été remise au client, on doit trouver le moyen de maintenir le contact avec celui-ci. Les traducteurs de carrière y trouveront un inventaire complet des gestes qu’ils font souvent depuis des années sans y prêter attention. Il forcera peut-être l’un ou l’autre à porter une attention spéciale à une étape jusque-là omise ou accomplie machinalement tout en constituant un excellent aide-mémoire des clauses que doit inclure un contrat au-delà du prix demandé et des délais à respecter. Il donne également d’excellentes idées au traducteur à la pige, travaillant sans l’aide d’un réviseur, sur les points à surveiller dans le contrôle de qualité appliqué à son propre travail. Après ce tour d’horizon …

Appendices