DocumentationComptes rendus

Gile, Daniel (2009) : Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training. Revised edition. Amsterdam/Philadelphia : John Benjamins, 283 p.[Record]

  • Chantale Marchand

…more information

  • Chantale Marchand
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Certains la fuient, d’autres l’accueillent à bras ouverts. Bien ciblée, elle peut toucher une corde sensible et faire grandir. Douce ou acerbe, elle reflète parfois les failles de la création, du créateur ou même celles de l’observateur. La critique, puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit, possède sa part d’ombre et de lumière, et il n’en tient qu’à nous de s’y ouvrir afin de découvrir les trésors qu’elle recèle. C’est justement ce que fait Daniel Gile lorsqu’il lance l’invitation suivante à ses lecteurs en 1995, puis en 2009 : « I should be most grateful for comments on and criticisms of the book’s content and presentation » (p. xv). Nous tenterons ici de répondre à la question suivante : le pédagogue et traducteur-interprète français a-t-il ou non tenu compte des critiques qui ont été formulées en regard à la première édition de la monographie Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training ? Daniel Gile a mérité des éloges pour être l’un des seuls auteurs à s’intéresser autant à l’interprétation qu’à la traduction. On a également reconnu l’utilité de ses modèles et de ses suggestions pédagogiques (Bastin 1997) ainsi que la solidité des fondements théoriques à la base de la formation pratique qu’il propose dans son ouvrage (Brunette 1998). Voici toutefois ce qu’on a reproché à l’auteur : l’omission de l’apport des tenants de l’école allemande, une discussion trop élaborée sur le thème de la spécificité linguistique ainsi que des attaques fréquentes à l’endroit de Danica Seleskovitch (Bastin 1997). Brunette (1998) soulignait quant à elle « l’absence de critères précis sur l’évaluation qualitative des traductions » et un manque de clarté quant à la « différence […] entre les cursus des traducteurs néophytes et ceux des praticiens en quête de perfectionnement ». Presque quinze ans séparent l’édition révisée de la première édition de Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training, période pendant laquelle Gile a acquis de nouvelles connaissances et varié ses expériences en enseignement. Au cours de ces années, l’auteur s’est également rendu compte de l’importance qu’on accordait à ses écrits. Faute d’avoir trouvé dans la littérature de meilleurs modèles pour remplacer ceux qu’il proposait en 1995, il nous les présente donc à nouveau, accompagnés des ajouts, clarifications et corrections nécessaires. La structure de l’ouvrage est restée la même, si ce n’est que le chapitre 10, bien apprécié lors de la première édition, n’est plus consacré au recensement des ouvrages sur l’enseignement de la traduction et de l’interprétation et aux centres de recherche, mais plutôt à un nouveau modèle visant à initier les étudiants aux principaux courants traductologiques. Gile annonce que chacun des chapitres a fait l’objet de corrections et d’améliorations. On peut d’ailleurs en consulter une liste exhaustive dans la préface. Notons entre autres des ajustements terminologiques : « translation expertise » a été remplacé par « translation competence » pour éviter, écrit l’auteur, la confusion avec le terme employé par les chercheurs du domaine de la psychologie, alors que « Words » est devenu « LC » (“Linguistic Component”). Une mise à jour a aussi été réalisée en regard aux technologies de l’information ; le rôle du Web est brièvement abordé dans l’acquisition des connaissances ad hoc au chapitre 6. Quant à l’index de la précédente édition, il porte maintenant le nom de « Concept index », et Gile fournit un glossaire où il définit la terminologie qu’il a employée, « especially [that] which [is] used in a very specific way here » (p. 259). L’auteur mentionne en outre que la section bibliographique s’est vue amplifiée grâce à l’ajout de 150 nouvelles entrées. Dans …

Appendices