DocumentationComptes rendus

Lafarga, Francisco et Pegenaute, Luis, dir. (2013) : Diccionario histórico de la traducción en Hispanoamérica. Madrid/Frankfurt am Main : Iberoamericana/Vervuert, 515 p.[Record]

  • Raúl Ernesto Colón Rodríguez

…more information

  • Raúl Ernesto Colón Rodríguez
    Université d’Ottawa, Ottawa, Canada

En octobre 2013, ce dictionnaire historique de la traduction en Amérique hispanique a été publié en Espagne sous la direction de Francisco Lafarga et Luis Pegenaute. Quatre ans plus tôt, ceux-ci avaient déjà coordonné la publication du Diccionario histórico de la traducción en España. Comme le précédent, ce dictionnaire a été élaboré selon une méthodologie de dictionnaire encyclopédique en suivant une approche sociologique, ce qui, comme les éditeurs le soulignent, est en voie d’être adopté par la discipline de la traductologie (p. 10). Ces deux professeurs, respectivement de l’Universitat de Barcelona et de l’Universitat Pompeu Fabra, comptent par ailleurs à leur actif une longue liste de publications sur le sujet de l’histoire de la traduction, en particulier en Espagne. Le nouveau dictionnaire contient 214 entrées, rédigées par un peu plus d’une centaine de collaborateurs. Ces chiffres contrastent avec les quelque 800 entrées du dictionnaire de la traduction dans la péninsule ibérique rédigées à leur tour par environ 400 chercheurs, mais la différence semble logique, compte tenu des siècles supplémentaires d’histoire de la traduction hispanique du côté européen de l’Atlantique. Il n’en est pas moins vrai que l’Amérique hispanique, de même que l’Amérique anglo-saxonne, compte aussi déjà plus de cinq siècles de traduction vers la langue de Cervantès, ainsi que la population hispanophone la plus importante de la planète, c’est-à-dire 400 millions de locuteurs sur les 420 pour lesquels l’espagnol est la langue maternelle. Le mérite indiscutable du nouveau dictionnaire est qu’il est une oeuvre pionnière en la matière. À notre connaissance, il n’y a pas d’ouvrage similaire publié ou, même à l’état de projet, qui soit allé si loin, englobant la plupart des pays de l’Amérique hispanique et présentant les trajectoires de nombreux traducteurs qui n’étaient connus que par une poignée de spécialistes. Évidemment, de nombreux efforts sont fournis afin de documenter les parcours et les travaux d’un nombre important de traducteurs hispano-américains, et ce, dans de très diverses publications, que ce soit imprimées ou en format Web, mais nous sommes ici en présence du premier véritable effort rassembleur laissant une impression d’accomplissement. Dans l’introduction du dictionnaire, les éditeurs regrettent le fait que jusqu’à présent il n’y ait pas eu d’études comparatives entre l’histoire de la traduction en Espagne et en Amérique hispanique, ni de recherches qui portent sur la dimension de l’espace hispano-américain dans l’histoire de la traduction espagnole (p. 7). Voilà qui s’avère une préoccupation légitime des chercheurs ibériques, mais pour les Amériques, il y a également des sujets qui méritent d’être soulevés, dont, parmi les plus pressants, l’histoire et le rôle de la traduction hispanique en exil américain, autrement dit, les traducteurs d’un pays hispano-américain donné exilés dans d’autres pays hispanophones ou dans les pays allophones des Amériques, ceux de l’Amérique du Nord au premier chef. Ce sujet, d’une importance considérable pour les histoires régionales et nationales des pays hispano-américains, de par l’influence, par exemple, de la révolution américaine (1776) sur les indépendances du Sud, continue pour l’instant à n’être qu’un projet d’avenir. De celui-ci, par contre, dépendra la revendication du rôle historique et aussi linguistique de bon nombre de traducteurs de ce continent, que le dictionnaire ne traite que de façon périphérique, mais à partir duquel on peut commencer à construire une liste de recherche. Le dictionnaire propose une structure complexe mais à toutes fins utiles très claire. Des pages 15 à 18, on trouve la liste des collaborateurs du projet, avec leur filiation académique et les titres des entrées sous leur responsabilité. Aux pages 19 et 20 apparaissent dix-neuf groupes d’entrées classés par pays (y compris Porto Rico), sous l’appellation de ámbitos (milieux géopolitiques). …

Appendices