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C’était en 1980 quand deux jésuites français, assistés de deux professeurs libanais, ont compris l’étroite relation entre leur lieu de travail, en l’occurrence l’Université Saint-Joseph devenue ligne de démarcation, et la traduction. En effet, cette belle discipline a toujours vécu sur les frontières entre deux langues, ou, mieux encore, elle s’est trouvée prête à fonctionner en médiation entre un auteur et un nouveau lecteur. Très fiers de cette correspondance, les quatre ont oeuvré à la mise en place d’un programme sur cinq ans, trois de licence, deux de diplôme pour la formation en traduction et en interprétation des jeunes Libanais rongés par l’insécurité et la violence.

Désormais, la traduction, en tant que discipline indépendante ayant ses spécificités, faisait son entrée magistrale pour la première fois à l’Université au Liban, pays où le choix des langues reflète souvent avec des options confessionnelles et politiques. Au début, les gens croyaient que ce programme ne comportait pas assez de langues car pour eux tout le monde était trilingue, sans se soucier de la différence entre connaître quelques expressions, en claquer d’autres et s’exprimer couramment à l’écrit et à l’oral, passer d’un système à l’autre.

Les défis furent énormes. Mais, 35 ans après, le programme a fait ses preuves. Une dizaine d’autres programmes similaires a vu le jour. Le Liban, terre à maintes reprises brûlée, serait-il terre d’accueil si fertile à la traduction, acte sublime de toute communication ?