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Matamala, Anna (2019) : Accessibilitat i traducció audiovisual [Accessibilité et traduction audiovisuelle]. Vic : Eumo, 275 p.[Record]

  • Floriane Bardini

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  • Floriane Bardini
    Universitat de Vic/Universitat Central de Catalunya, Vic, Catalogne

C’est à la fin du XXème siècle que la traduction audiovisuelle (TAV) devient une sous-discipline à part entière au sein de la traductologie. Au début des années 2000, les différentes modalités d’accessibilité audiovisuelle viennent s’ajouter aux formes traditionnelles de TAV, enrichissant et élargissant encore le champ de cette discipline émergente. Ces activités étant étroitement liées aux avancées technologiques, aussi bien pour ce qui est des moyens de diffusion que des outils de la profession et de la recherche, on compte un grand nombre de productions savantes sur le sujet, et certains ouvrages collectifs comme Gambier et Gottlieb (2001), Orero (2004), Díaz-Cintas et Andermann (2009) ou encore Gambier et Ramos Pinto (2018), marquent l’évolution du domaine, à la fois fruits et témoins de sa rapide progression. Il existe aussi différents ouvrages centrés sur des modalités concrètes, comme Díaz-Cintas et Remael (2007) sur le sous-titrage, Chaume (2012) sur le doublage ou Fryer (2016) sur l’audiodescription, pour n’en citer que quelques-uns. Il est cependant rare de trouver une monographie complète qui entreprenne de faire le tour du sujet. C’est le défi qu’a relevé Anna Matamala, qui nous présente dans son ouvrage « une photo fixe d’un monde dynamique » qui doit « servir de point de départ pour que chacun trouve un chemin différent » (p. 12, notre traduction), un panorama à la fois exhaustif et ouvert de la traduction et l’accessibilité audiovisuelles, qui s’adresse aussi bien aux étudiants qu’aux professionnels, aux enseignants et aux chercheurs. Vingt-quatrième volume de la collection « Biblioteca de traducció i Interpretació », publié chez Eumo, effort éditorial conjoint des universités d’Alacant, Autonome de Barcelone, Jaume I de Castelló, Pompeu Fabra de Barcelone, Université de Valence et Université de Vic – Université Centrale de Catalogne, cet ouvrage est une référence en la matière dans l’espace catalanophone, mais l’ensemble des informations qui y sont présentées sont d’un grand intérêt bien au-delà de ces frontières. Le livre contient une introduction, onze chapitres et une vaste bibliographie. Les trois premiers chapitres sont consacrés à la définition et la caractérisation des contenus audiovisuels, aux défis qu’il présentent et, finalement, aux outils et ressources disponibles pour y faire face. Les sept suivants portent sur les différentes modalités de traduction et accessibilité audiovisuelles, et le dernier est consacré aux nouvelles pratiques et aux sujets de recherche les plus récents. Le premier chapitre définit le texte audiovisuel à partir des travaux de Zabalbeascoa (2008) pour ses caractéristiques et Castellà (1992) pour ses fonctions, puis nous fait réfléchir sur les modifications que nous y apportons, mettant ici en lumière de façon plus ou moins détaillée les nombreux critères de classification qui co-existent, par exemple ceux de Gambier (2003) ou de Chaume (2012). L’objectif de Matamala n’est pas de résoudre la question mais plutôt de mettre l’accent sur l’importance que chacun sache où situer ses propres travaux. L’auteure, quant à elle, indique qu’elle part d’une classification simple, où l’on distingue les modalités sonores, telles le doublage et l’audiodescription, des modalités visuelles, comme le sous-titrage ou l’interprétation en langue des signes (p. 30). Ce choix n’est sans doute pas anodin : Matamala est une éminente spécialiste en accessibilité audiovisuelle, où le canal sensoriel à travers lequel le public reçoit les contenus audiovisuels est essentiel. En ce qui concerne leur analyse, l’auteure propose de se centrer à la fois sur les caractéristiques des contenus traduits (Pour qui sont-ils traduits ? Quand ? Comment ? etc.) et sur l’analyse des contenus originaux. Pour cette dernière, Matamala conseille et reproduit le modèle intégré de Chaume (2003). Finalement, un second débat est abordé, celui des limites entre les champs d’étude de …

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