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Pour les auteurs de cet article, il va de soi que les entreprises familiales sont reconnues comme des milieux favorisant l’innovation et l’entrepreneuriat, entre autres, pour les femmes qui y affichent une présence de plus en plus soutenue. L’étude empirique qu’ils nous présentent a donc pour principal objectif de mieux comprendre comment les femmes adoptent des comportements entrepreneuriaux dans les entreprises familiales dans lesquelles elles évoluent.

Le principal intérêt de cet article découle, d’abord de la rigueur avec laquelle les auteurs présentent leur cadre conceptuel de même que toute leur démarche méthodologique. Dans la première partie, les concepts de l’entreprise familiale et de l’entrepreneuriat sont bien campés et l’intérêt de se préoccuper des femmes plutôt que des hommes est habilement formulé. Dans leur recherche, quatre dimensions théoriques servent de fondement à l’étude, toutes bien appuyées par une littérature appropriée. Il s’agit des phases d’apprentissage que l’on peut retrouver dans les entreprises familiales, des communautés de pratique en gestion, des rôles connus qu’assument les femmes dans les entreprises familiales et du nouveau rôle qu’on attend d’elles, celui d’entrepreneure.

Pour répondre à leur question de recherche « quels rôles entrepreneuriaux les femmes assument-elles dans une entreprise familiale et comment acquièrent-elles leurs compétences en matière de leadership» les auteurs ont fait une étude de cas auprès de 13 femmes provenant de 12 entreprises familiales, allant de la première à la sixième génération. Toutes ont été rencontrées au cours d’entrevues ayant duré en moyenne 2 heures. Notons que la procédure d’échantillonnage de même que les stratégies de cueillette et d’analyse de données sont largement expliquées, ce qui donne beaucoup de crédibilité aux résultats.

Parmi les résultats présentés par les auteurs, nous retenons l’originalité des quatre types de développement des compétences entrepreneuriales chez les participantes. Pour chacun des parcours, (1) Stumbling into the spotlight, (2) Building your own stage, (3) Directing the spotlight elsewere, (4) Coping with shadows, les auteurs expliquent en détail ce qui les réunit ou les distingue, notamment, selon les dimensions retenues dans le cadre d’analyse et que nous avons présentées au deuxième paragraphe. En guise de conclusion, les auteurs mettent en exergue la nécessité de retrouver, tant les nouvelles que dans les anciennes entreprises familiales, des leaders ayant des compétences entrepreneuriales. Est-ce nécessaire de rechercher des femmes ayant de telles compétences dès leur entrée dans l’entreprise ? À la lumière des résultats de l’étude présentée, il appert que non, puisque les dites compétences peuvent, selon différents parcours, se développer au fil des ans et des expériences acquises, que les candidates soient accompagnées ou non dans leurs apprentissages. Cela est-il aussi vrai chez les hommes que chez les femmes ? Voilà une question à laquelle les auteurs n’auraient su répondre, faute de les avoir comparés, mais qui pourrait bien être l’objet d’une nouvelle étude sur ce sujet d’actualité.