Article body

Je voudrais partir en clean slate

Laisser derrière moi un vide stérile

Sans odeur qui vous prend à la gorge

Pas même au sol un linge à lunettes

Ayant glissé d’une valise mal fermée

Je voudrais partir après avoir vidé le frigidaire et

Épousseté avec soin le dessus des armoires,

Enterré mes vêtements, ma collection Beatles et

Avoir retiré de chaque tissu l’existence

Passée de mon cuir chevelu

Le deuil je veux le traîner dans mes poches, le garder

Pour moi seule en jalousie féroce – j’ose dire maladive,

Il y a longtemps que ce mot je le prononce

À outrance pour le faire petit, maladie, maladie, maladie,

Si quelqu’un doit hériter du deuil, il faut que ce soit moi.