Échos et débats

À propos des compétences : réflexions à l’OPTSQ[Record]

  • Claude Leblond

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  • Claude Leblond
    Président
    Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec

Je remercie le comité de rédaction de la revue Nouvelles pratiques sociales de cette invitation à partager avec vous comme président de l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec, mes réflexions par rapport à la question des compétences des travailleurs sociaux. Je voudrais également profiter de cette occasion pour présenter certains de mes questionnements concernant divers aspects de leur formation. Le Code des professions donne à l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec un mandat de protection du public. À cette fin, il doit notamment contrôler l’exercice de la profession par ses membres. Pour ce faire (et cette nomenclature n’est pas exhaustive), il établit des règles concernant l’admission, il applique un programme d’inspection professionnelle, il met en place les services du syndic et la discipline, il assure le respect du titre réservé travailleur social et il développe des normes de pratique professionnelle pour ses membres. Il doit aussi s’assurer de la qualité de la formation offerte aux futurs travailleurs sociaux. C’est une des responsabilités qui incombent à l’Ordre. Le Comité de la formation est un comité consultatif ayant pour mandat d’examiner, dans le respect des compétences respectives et complémentaires de l’Ordre, des établissements d’enseignement universitaires et du ministre de l’Éducation, les questions relatives à la qualité de la formation des travailleurs sociaux. La qualité de la formation réside dans l’adéquation de la formation aux compétences professionnelles à acquérir pour l’exercice de la profession de travailleur social. Le comité considère, à l’égard de la formation : Le comité de la formation a pour fonction : Je vous rappelle que ce comité est formé de deux représentants de l’Ordre, de deux personnes nommées par la CREPUQ et d’une personne représentant le ministère de l’Éducation du Québec. Vous conviendrez sans doute, tout comme moi, à la légitimité des travaux de l’Ordre sur la définition des compétences des travailleurs sociaux. C’est non seulement légitime, mais c’est le devoir de l’Ordre de le faire, sa responsabilité par rapport à sa fonction de protection du public. Car comment s’assurer de l’adéquation de la formation aux compétences professionnelles à acquérir pour exercer la profession si ces compétences ne sont pas clairement identifiées et ajustées aux besoins de la pratique actuelle ? Ces questionnements ne sont pas nouveaux. En 1993, le rapport du Groupe de travail sur les orientations de la formation en travail social (GROTOF) proposait un enrichissement significatif de la formation au baccalauréat. Ils ont fait partie aussi des réflexions et débats lors des États généraux de la profession tenus en 1998. L’étude sectorielle sur le travail social au Canada (2001) s’en est également préoccupée. Il y a plusieurs insatisfactions quant à la formation des travailleurs sociaux et aux compétences qu’ils n’auraient pas développées suffisamment. Lacunes identifiées par des employeurs de travailleurs sociaux, par des étudiants et par des superviseurs de travailleurs sociaux. Le comité de la formation, pour sa part, travaille sur ce mandat depuis déjà deux ans. Ces travaux faisaient suite à la décision de principe du Bureau de hausser à la maîtrise, le niveau de formation requis pour s’inscrire au tableau. Plusieurs travailleurs sociaux ont été impliqués dans la démarche d’identification des compétences. Après la consultation de janvier 2004, le comité a revu tout le document pour s’assurer de souligner la complexité des actions posées et le jugement professionnel et de ne pas techniciser l’exercice de la profession. Le référentiel développé s’inspire largement des travaux de Guy Le Boterf sur les compétences. Selon lui, le professionnel compétent doit combiner l’ensemble des savoirs (connaissances, savoir-faire, savoir-être) dans un savoir-agir, soit une capacité d’intégrer les trois entités dans une situation professionnelle, celle qui demande une …

Appendices