Nouvelles pratiques sociales : le colloque

Présentation du projet Colloque sur le renouvellement démocratique des pratiques d’action et d’intervention sociales [Record]

  • Michel Parazelli

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  • Michel Parazelli
    Rédacteur en chef, avec la collaboration du Comité de rédaction de NPS et du Comité organisateur du colloque
    parazelli.michel@uqam.ca

Ce colloque vise à élargir la participation des personnes au travail de réflexion qui a cours au sein du comité de rédaction de la revue NPS sur le « renouvellement démocratique » des pratiques d’action et d’intervention sociales. Il a aussi pour objectif de souligner son vingtième anniversaire en dressant une sorte de bilan des vingt dernières années avec un réseau de collaborateurs en développement. Le souci de réfléchir sur le renouvellement démocratique des pratiques d’intervention vient d’une réflexion amorcée en 2003 par la nouvelle équipe de rédaction. Tout en poursuivant l’objectif de la revue, qui est de contribuer à l’avancement des connaissances des pratiques d’intervention dans une perspective démocratique, l’équipe de rédaction considérait que l’attribut démocratique réclamé par de plus en plus de pratiques n’était pas souvent explicité et qu’il ne suffisait pas qu’une pratique soit qualifiée de « nouvelle » pour qu’elle soit pourvue d’intention ou d’existence démocratique. Qu’entend-on au juste par « pratique démocratique » dans le champ des pratiques d’intervention sociale ? Quels sont les principaux enjeux affectant le potentiel démocratique des pratiques d’intervention sociale ? Par rapport à ces enjeux, peut-on identifier des conceptions, des obstacles et des opportunités ? Voilà quelques-unes des questions à partir desquelles nous avons amorcé ce débat et qui nous amènent à souhaiter en élargir le cadre. Pour ce faire, nous avons publié un texte d’orientation dans un numéro précédent (vol. 17, no 1) sur le thème du renouvellement démocratique des pratiques (Parazelli, 2004), et une invitation a été lancée aux auteurs provenant autant du monde de la recherche que de celui de l’intervention afin qu’ils nous livrent leurs réflexions à ce sujet. En qualifiant de « démocratique » le renouvellement lui-même, nous voulons attirer l’attention sur les orientations politiques du processus de renouvellement des pratiques. En outre, à travers notre réflexion sur les rapports de pouvoir favorisant ou non le renouvellement démocratique des pratiques d’intervention sociale, nous tentons de nous dégager de l’« indéfinition » fréquente du qualificatif « démocratique » eu égard aux réalités de la pratique (Karsz, 2004 : 12). Le qualificatif « démocratique » n’est d’ailleurs pas le seul à souffrir d’indéfinition. Pensons seulement à la notion d’ « empowerment » qui est utilisée dans des contextes fort différents (Le Bossé, 2003), de façon polysémique et avec des finalités contradictoires, créant ainsi un malaise palpable au sein des milieux d’intervention pris alors dans une confusion des positions politiques. Souligner l’attribut « démocratique » du renouvellement des pratiques permet d’éclairer la diversité des dynamiques et des processus mis en oeuvre lorsqu’il s’agit de penser de façon démocratique le sens pratique de l’intervention sociale. En fait, il s’agit de cerner les problèmes de conception et d’application qui y sont associés. À l’occasion de ce colloque, nous inviterons les participants et participantes à jeter un regard critique sur les repères normatifs associés à la visée démocratique de pratiques d’intervention sociale. Depuis vingt ans, le contexte sociopolitique dans lequel évoluent les intervenants et intervenantes du domaine social a subi des transformations qui affectent lourdement les pratiques des institutions publiques et des associations communautaires qui ont une visée démocratique. Ces nouvelles configurations sociales tendent aussi à restructurer au plan local les rapports entre les principaux acteurs qu’ils proviennent de l’État, du communautaire ou de la mouvance citoyenne. L’affaiblissement progressif de l’État-nation par la globalisation n’est pas étranger à la valorisation de la société civile et de sa mobilisation pour prendre en charge localement les solutions à ses problèmes sociaux (Leclerc et Beauchemin, 2002). Cette transformation sociopolitique a profondément modifié la place des individus et les rapports sociaux dans la vie …

Appendices