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Cet article propose une relecture de Valérie (Denis Héroux, 1968), film phare du cinéma de sexploitation au Québec, et plus particulièrement la relecture de son personnage féminin, suivant les premières réflexions de Laura Mulvey, pionnière anglo-saxonne des théories féministes au cinéma. La réflexion s’intéresse, d’une part, au contexte sociopolitique et culturel nord-américain qui verra naître Valérie, un film érotique, et quelques années plus tard Deep Throat/Gorge profonde (Gerard Damiano, 1972), un film pornographique étatsunien. La fin des années 1960 et le début des années 1970 marquent en effet l’avènement de la libération sexuelle. Ces deux films demeurent non seulement des témoins importants, mais également des agents actifs de cette libération des moeurs, à la fois produits culturels de cette révolution sexuelle et promoteurs d’une nouvelle forme de liberté. D’autre part, l’analyse de la représentation de la femme dans Valérie permet de réfléchir sur la spectature, et à plus forte raison sur l’attente dans laquelle sont placés, et ce pour des raisons fort différentes, la spectatrice et le spectateur.