Abstracts
Résumé
Le recueil d’Alma de Georgette LeBlanc met en scène les métamorphoses d’une jeune femme à travers les courbes d’un récit poétique de sa vie. Alma grandit dans la poésie des mots : sa goule chante et son corps danse. Le personnage d’Alma est devenu possible grâce à la profondeur de sa voix et à l’authenticité de sa langue qui fortifie les images poétiques nourrissant ses rêves. Cette étude entend montrer dans quelle mesure la langue d’Alma lui offre une valeur poétique et référentielle. Ainsi la voix du je raconte-t-elle, avec une justesse poétique, l’expérience d’une vie personnelle — Alma — et d’une autre collective — les Acadiens. Tout comme Évangéline, Alma est le prototype de la femme acadienne. Cependant celle-ci a su prendre la parole et ne se laisse pas raconter par un autre, ce qui la rend plus réelle et plus authentique. Les deux femmes représentent l’exemple du courage de la femme acadienne. Pourtant une belle folie poétique et une liberté intérieure rapprochent Alma de toutes les femmes du monde — ce qui ne l’empêche pas de rester acadienne. Dans Alma, on savoure la quête d’une identité personnelle et intérieure de la femme acadienne et universelle, alors que, chez Évangéline, il est plutôt question de la quête d’une identité collective.