Abstracts
Résumé
Cet article porte sur les principales figures religieuses qui ont marqué l’histoire du Canada français par leurs contributions linguistiques, en particulier dans le domaine du lexique. Nous nous concentrons plus précisément sur la période qui va du milieu du xixe siècle jusqu’aux années 1960, période pendant laquelle plusieurs religieux se sont engagés dans la rédaction de répertoires lexicographiques et de chroniques de langage, notamment sous le patronage de la Société du parler français. Nous cherchons à dégager les diverses positions que ces religieux ont adoptées à l’égard du français canadien et plus particulièrement à l’égard de la langue populaire et de ses particularismes. Nous voyons par exemple que certains d’entre eux ont privilégié l’approche corrective de façon à réduire l’écart qui séparait l’usage canadien du français européen ou académique, alors que d’autres, dans la foulée du mouvement régionaliste français, ont mis l’accent sur la description des particularismes canadiens et la recherche historique de leurs origines (anciennes ou régionales), ouvrant la voie aux premières études objectives de la langue populaire des Canadiens français.
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Appendices
Notes biographiques
Wim Remysen est professeur adjoint en linguistique française au département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke. Détenteur d’une maîtrise en philologie romane de la Katholieke Universiteit Leuven (Belgique) ainsi que d’une maîtrise et d’un doctorat en linguistique de l’Université Laval, il s’intéresse à la situation sociolinguistique actuelle et passée du Québec sous divers angles. Ses recherches portent entre autres sur les chroniques de langage publiées dans la presse québécoise depuis le milieu du xixe siècle et ont pour objectif de mieux comprendre le développement de l’imaginaire linguistique des Québécois, c’est-à-dire les rapports que ces derniers entretiennent avec leur langue et avec les usages qu’ils en font. Ses récents articles publiés dans des collectifs en traitent : F. Martineau et al., Le Français d’ici (2009), C. LeBlanc et al., Vues sur les français du Canada (2010) ; et dans la revue Langage et société, no 135 (2011). Depuis 2009, il est directeur adjoint du Centre d’analyse et de traitement informatique du français québécois (Catifq).
Professeur titulaire de linguistique au département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke, Louis Mercier a commencé sa carrière de chercheur au Trésor de la langue française au Québec (Tlfq, Université Laval) où il a participé à la rédaction du Dictionnaire historique du français québécois (sous la direction de Claude Poirier, Pul, 1998). Ce spécialiste de l’histoire des études en linguistique du français québécois est, depuis 2001, directeur du Centre d’analyse et de traitement informatique du français québécois (Catifq). Il est l’auteur d’une monographie sur La Société du parler français au Canada et la mise en valeur du patrimoine linguistique québécois (1902-1962) (Pul, 2002) ; il a également codirigé avec Claude Verreault et Thomas Lavoie un ouvrage collectif consacré au bilan des activités de cette association : 1902-2002 La Société du parler français cent ans après sa fondation : mise en valeur d’un patrimoine culturel (Pul, 2006).