TY - JOUR ID - 1042330ar T1 - Procédés d’inversion chez Poulain de la Barre : pour un concept d’efféminage A1 - Pellegrin, Marie-Frédérique JO - Philosophiques VL - 44 IS - 2 SP - 193 EP - 208 SN - 0316-2923 Y1 - 2017 Y2 - 03/29/2024 8:34 a.m. PB - Société de philosophie du Québec LA - FR AB - Poulain de la Barre fait un usage original des procédés d’inversion (utopies et autres mondes à l’envers) tels qu’on les trouve en littérature et en philosophie, afin de démontrer l’égalité des sexes. Chez lui, l’inversion des valeurs ne vise pas seulement à remettre en cause le bien-fondé de la domination masculine et à louer une supériorité féminine en matière de moeurs et d’intelligence. Cette inversion entend abolir toute hiérarchisation entre les sexes. Tout d’abord l’auteur émancipe le genre du sexe (il y a des hommes mous et des femmes viriles, telles les amazones). Ensuite il prône un efféminage de tous les êtres humains. Le concept d’efféminage que nous forgeons est à distinguer de celui d’efféminement, qui implique l’idée d’une féminisation au sens d’une inclination vers des valeurs considérées comme féminines d’un point de vue culturel. L’efféminage est une prescription morale et sociale à devenir femme au sens d’un retour à l’état prélapsaire parfait dont les femmes sont plus héritières que les hommes car elles ont moins été touchées par le péché originel. L’efféminage ne consiste donc pas à devenir femme au sens d’une simple féminisation — sociale — des moeurs. L’efféminage fait signe vers l’égalité et non vers une supériorité féminine que sous-entend l’impératif d’efféminement. Le concept d’efféminage permet donc de penser, de manière explicite, le genre contre le sexe, non pas comme inversion mais comme construction ou plutôt reconstruction d’une autre nature humaine. AB - Poulain de la Barre made original use of methods of inversion (utopias and other upside-down worlds) such as are found in literature and in philosophy, in order to demonstrate the equality of the sexes. In his work, the inversion of values is aimed not only at calling into question the legitimacy of male dominance and at praising feminine superiority in matters of morals and intelligence. It is an attempt to abolish any organization of the sexes into a hierarchy. In the first place, the author liberates gender from sex (there are delicate men and virile women, such as the Amazons). Next, he advocates the “efféminage” of all human beings. The concept of “efféminage” that we are constructing here is to be distinguished from that of “efféminement”, which implies the idea of feminization in the sense of an inclination toward values considered feminine from a cultural perspective. “Efféminage” is a moral and social prescription to become a woman in the sense of a return to the perfect prelapsarian state of which women are more properly the inheritors because they have been less affected by original sin. “Efféminage” does not then consist in becoming a woman in the sense of a simple social feminization of morals. “Efféminage” gestures toward equality and not toward the feminine superiority implied by the imperative of “efféminement”. The concept of “efféminage” allows us then to think explicitly about gender in distinction with sex, not as an inversion but as a construction or rather a reconstruction of another human nature. DO - https://doi.org/10.7202/1042330ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/1042330ar L1 - https://www.erudit.org/en/journals/philoso/2017-v44-n2-philoso03291/1042330ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -