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L'ajout de chitine à un compost contenant des bactéries productrices de chitinases aide à combattre la pourriture chez le poivronChitin-amended composts and chitinase-producing bacteria help limit late blight development in pepper[Record]

  • Danny Rioux

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  • Danny Rioux
    Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts, Québec (Québec)

Le Phytophthora capsici est responsable d'une pourriture qui affecte toutes les parties des plants de poivron (Capsicum annuum). Jusqu'à maintenant, la lutte contre cette maladie consistait principalement en l'utilisation de fongicides synthétiques, avec tous les inconvénients que cela comporte pour l'environnement. Les auteurs ont préparé un compost à base de pailles de riz auquel ils ont ajouté des bactéries productrices de chitinases et ce milieu a par la suite été amendé ou non avec une source de chitine (dans ce cas-ci, des carapaces de crabe). La chitine est un polymère à base d'unités de N-acétyle-D-glucosamine que l'on trouve abondamment en nature dans la carapace des insectes et des crustacés de même que dans la paroi des champignons. On croit que l'amendement des sols avec la chitine stimule la flore microbienne capable de dégrader cette substance. Chae et al. rapportent ici que l'activité chitinolytique est 65 % plus élevée dans le compost amendé avec la chitine comparativement à celui n'en ayant pas reçu. Les β-1,3-glucanases sont aussi 50 % plus actives dans le compost amendé par rapport au compost témoin. Les plants de poivron ayant poussé dans le compost amendé avec la chitine et inoculé avec le P. capsici présentent moins de mortalité racinaire et leur apparence est généralement saine comparativement aux plants ayant poussé dans le compost inoculé sans ajout de chitine, ceux-ci montrant alors des symptômes de flétrissement et de chlorose foliaire. Les bactéries productrices de chitinases sont environ 1000 fois plus nombreuses dans les composts amendés avec la chitine, inoculés ou non avec le P. capsici, comparativement aux composts témoins. Des essais in vitro avec des milieux de culture auxquels on ajoutait des extraits aqueux tirés de composts amendés avec la chitine ont montré que la croissance du P. capsici est considérablement freinée comparativement à des essais avec des extraits à partir des composts non amendés. Voilà donc des résultats qui se veulent des arguments solides pour les défenseurs de l'agriculture biologique.