Résumés des conférences du symposium [Société de protection des plantes du Québec. 100e Assemblée annuelle / Société d’entomologie du Québec. 135e Assemblée annuelle]Symposium Conference Abstracts [Québec Society for the Protection of Plants. 100th Annual Meeting / Québec Entomological Society. 135th Annual Meeting]

Résumés des conférences du symposiumLa phytoprotection, 100 ans de découvertes : un tremplin vers l’avenir![Record]

Québec (Québec), 20 et 21 novembre 2008

Québec (Québec), 20 and 21 November 2008

La Société de protection des plantes du Québec (SPPQ) célèbre cette année son 100e anniversaire de fondation, fait marquant puisqu’il confère à la SPPQ le titre de la plus vieille société dédiée à la protection des plantes en Amérique du Nord, devançant la Société américaine de phytopathologie (APS) de quelques semaines. Depuis les superstitions des Romains à l’égard des dieux de la rouille aux tribulations de Prévost avec l’Académie française, en passant par la famine irlandaise, la dispute opposant Smith et Fischer et l’explosion du génie génétique à la suite de la découverte d’un plasmide de transfert chez Agrobacterium tumefaciens, l’histoire de la phytopathologie est jalonnée de faits inusités, de tragédies et de controverses, mais aussi de personnalités marquantes et de découvertes qui ont changé à tout jamais notre façon de vivre. Ce centenaire de la SPPQ offre une belle opportunité d’apprécier les progrès remarquables accomplis par les phytopathologistes depuis la fondation de la Société dans un environnement souvent hostile et sceptique. Seules la détermination et la passion de nos prédécesseurs auront assuré à la science de la phytopathologie la reconnaissance et la notoriété qu’elle connaît aujourd’hui. Si les 100 premières années auront été celles de validations et de découvertes pionnières, que nous réservent les 100 prochaines? Les nouveaux outils de biologie moléculaire offrent des opportunités qui étaient inconcevables il y a à peine 10 ans. On peut ainsi anticiper l’ingénierie de nouveaux cultivars possédant toutes les caractéristiques spécifiques de résistance voulues à l’égard de différents agents pathogènes. Toutefois, la globalisation des marchés, les inquiétudes à l’égard de l’environnement et des plants transgéniques, ou encore le marché pressenti des biocarburants viendront dicter en grande partie les orientations de la recherche. Les phytopathologistes d’aujourd’hui et de demain, à l’instar de leurs collègues pionniers, font et continueront de faire face à plusieurs défis sociaux et économiques qui influenceront leurs approches scientifiques. Les changements climatiques auront également pour effet de modifier la carte de distribution des agents pathogènes et de nouveaux ennemis deviendront les défis de demain. La leçon à tirer des 100 premières années est assurément que tout est en évolution constante. L’apparition de résistance des ravageurs des cultures aux pesticides est un exemple éloquent que la science doit s’adapter aussi rapidement que le font les agents pathogènes. On peut espérer que, forts de ce savoir, les futurs phytopathologistes auront appris de l’histoire et des exploits et erreurs des confrères qui les ont précédés pour assurer la sécurité de la production alimentaire et végétale pour encore bien des années. La lutte aux mauvaises herbes ne date pas d’hier; la Bible en fait même mention à plusieurs reprises. C’est toutefois au cours du XXe siècle que les découvertes et innovations se seront succédées et entrecroisées à un rythme effréné. En 1946, l’arrivée des premiers herbicides de synthèse sur le marché apportait une solution qui paraissait être extraordinaire. En 1947, un spécialiste du MAPAQ signait un article intitulé : « Ce merveilleux 2,4-D! ». De nos jours, la littérature sur le 2,4-D est devenue gigantesque. Les articles sur ce produit sont si nombreux, tant pour vanter ses mérites que ses désavantages, qu’il est difficile de s’y retrouver même pour les experts… et la saga n’est toujours pas terminée! Selon les cultures, nous avons à choisir parmi une longue liste de produits tout aussi performants les uns que les autres. Nous devons bien sûr tenir compte des mauvaises herbes présentes, mais aussi du type de pratique culturale, des risques pour la santé humaine et pour l’environnement, de la résistance, de la dérive, des OGM, des cultures subséquentes, etc. Dans un contexte favorisant la …