Résumés des conférencesConference Abstracts

Société de protection des plantes du Québec, 111e Assemblée annuelle (2019). Réunion conjointe avec le Centre SÈVE-SPPQQuébec Society for the Protection of Plants, 111th Annual meeting (2019). Joint meeting with the Centre SÈVE-QSPP[Record]

Bromont (Québec), 13 au 14 novembre 2019

Bromont (Quebec), November 13-14, 2019

Le projet visait à évaluer l’impact du biostimulant Alpine Bio20, qui regroupe huit isolats bactériens de cinq espèces de Bacillus, appliqué au sillon en bandes sur les semences de pomme de terre (Solanum tuberosum L.) dans un sol préalablement fumigé ou non à la chloropicrine Pic+. L’ajout du biostimulant vise à favoriser une colonisation plus rapide des microorganismes bénéfiques aux plants et à réduire le risque de repeuplement d’organismes nuisibles aux pommes de terre. Les sols prélevés à cinq périodes de la saison ont été analysés pour comparer les effets de quatre traitements : T1. Sol Chloro - / Bio20 - ; T2. Sol Chloro - / Bio20 + ; T3. Sol Chloro + / Bio20 - ; T4. Sol Chloro + / Bio20 +. Le traitement T3 comparativement au T1 a réduit significativement les indices de gale commune superficielle (72 %) et creuse (96 %) et l’indice de rhizoctonie (70 %). L’inoculation du Bio20 + (T2 et T4) n’a pas eu d’effet significatif bénéfique par rapport au rendement vendable et à la réduction significative de l’indice de gale commune superficielle et de l’indice de rhizoctonie. Toutefois, l’inoculation du biostimulant en sol non fumigé (T2) a réduit (23 %) le potentiel moyen de pertes de rendement en tubercules causées par la gale creuse. L’emploi des plaques EcoPlate (BIOLOG) a démontré la réduction des activités métaboliques des populations microbiennes des sols T3 et T4 et la stimulation des activités métaboliques induite par les T2 et T4 au cours des cinq prélèvements de sols en saison. L’analyse du microbiome des sols par séquençage haut débit Illumina MiSeq (2x300pb) a démontré que le traitement T3 a réduit la richesse de la population fongique tandis que le T2 a eu un impact sur les proportions qu’occupent des groupes (phylum, ordre, classe, genre ou espèce) au sein de chacune des populations de bactéries, de champignons et de protistes. L’agrile du frêne (AGF) est un insecte envahisseur exotique de l’ordre des coléoptères associé à de nombreux dommages environnementaux et économiques en Amérique du Nord à cause de la difficulté de détection précoce des arbres infestés (Herms et McCullough, 2014). Les travaux de Wielkopolan et Obrepalska-Steplowska (2016) proposent de considérer les microorganismes associés aux insectes herbivores comme des « modulateurs importants » dans l’interaction entre ces insectes et leurs plantes hôtes. Les insectes sont réputés être des vecteurs d’un microbiote pouvant leur permettre de survivre et de s’adapter à leur environnement et dont la structure et les fonctions peuvent être modulées par des pressions stochastiques et déterministes exercées par des facteurs biotiques et abiotiques (Durand et al., 2015; Engel et Moran, 2013). De plus il a été reporté que l’attaque des arbres par les herbivores génère une réponse significative de la plante hôte (Arimura et al., 2009). Ainsi, considérant la densité d’insectes capturés sur un frêne comme un facteur corrélé au stress environnemental subi par l’arbre hôte, ce projet a pour objectif d’explorer la dynamique du microbiome intestinal de l’AGF confronté au proxi environnemental, notamment pendant la dynamique d’établissement de l’insecte. À partir d’insectes capturés sur des frênes le long du fleuve Saint-Laurent, un gradient de populations des insectes a été établi, permettant de créer trois classes de densités distinctes. L’analyse exploratoire des données issues de l’ADN des tracts intestinaux des insectes a permis de révéler les communautés microbiennes associées à l’insecte en utilisant le séquençage à haut débit. Ainsi, les profils respectifs des communautés bactériennes et fongiques ont été établis, révélant une prédominance de Gammaprotéobactéries et des Ascomycètes respectivement. Plus intéressant encore, la communauté bactérienne est apparue affectée par le facteur de densité d’insectes …