Abstracts
Résumé
Malgré un cadre juridique hostile au pluralisme culturel, la France connaît des mobilisations dynamiques en matière de langues régionales. Ce paradoxe est examiné à partir des mécanismes d’institutionnalisation d’une politique linguistique en Bretagne, qui permettent de comprendre le rôle du droit lorsqu’il est saisi par l’action collective née sur les territoires. La mise en place des pays indique que la question linguistique est peu investie par les principaux acteurs des territoires, les élus. Cela rappelle l’importance de l’action collective dans l’institutionnalisation du droit, mais aussi les faibles perspectives en France d’une gouvernance démocratique.
Abstract
In spite of a legal framework hostile to cultural pluralism, dynamic mobilizations with regard to regional languages take place in France. This paradox is examined through the mechanisms of institutionalization of a linguistic policy in Brittany, which permits to understand the role of the law when it is seized by the collective action generated by territories. The implementation of the pays indicates that the linguistic issue is weakly perceived by the main actors of the territories, the “élus.” This evokes the importance of the collective action in the institutionalization of the law, but also the weak prospects for democratic governance in France.