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Les théories du complot, comme contre-récits visant à décrire la « Vraie » réalité derrière une réalité de façade, n’ont rien de nouveau, comme l’illustrent par exemple les multiples variantes historiques de l’antisémitisme, du Protocole des Sages de Sion à la théorie du « Grand remplacement ». Mais, le contexte et l’espace narratif dans lesquels ces discours alternatifs sont désormais énoncés, relayés et mobilisés ont profondément changé. Ces récits ont notamment connu une montée en popularité à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et à celui contre Charlie Hebdo. Quelques années avant la pandémie de Covid-19, plusieurs sondages en Amérique du Nord et en Europe signalaient déjà dans les discours lambda des hypothèses de complots cachés au sujet d’évènements officiels. C’est le cas par exemple d’un sondage Gallup aux États-Unis (2019) qui révélait que pour une majorité de citoyens américains, l’assassinat de JFK relevait toujours d’une conspiration, ou d’une enquête internationale (YouGov et Cambridge University nationally representative survey on conspiracy beliefs, 2018) indiquant que 30% des répondants Allemands, Français, Suédois et Britanniques « croyaient que leur gouvernement leur cachait la vérité à propos de l’immigration » (cité dans Harambam, 2020, p. 1-2).
Les théories du complot au temps de la Covid
En catalysant les polarisations sociales et l’érosion de la confiance envers les autorités publiques (Généreux et al., 2020), la crise sanitaire de la Covid-19 a représenté un véritable moment de basculement dans la circulation des théories du complot, en favorisant à la fois leur « normalisation » et leur « stigmatisation », selon la formulation de Harambam (2020). Longtemps confinés aux marges de l’opinion publique, plusieurs de ces énoncés percolent et se normalisent en effet de plus en plus facilement au sein de divers segments de la population, de tous âges. Un sondage lancé en 2020 par l’Université de Sherbrooke suggérait par exemple qu’un Canadien sur dix croyait aux théories du complot entourant la pandémie de Covid-19, une adhésion potentiellement liée à des facteurs de stress psychosociaux (Yates, 22 avril 2020). En octobre de la même année, c’est un répondant sur quatre qui déclarait lors d’un sondage CROP être « totalement » ou « en partie » d’accord avec les thèses conspirationnistes de QAnon agrégées autour de la croyance en « un État profond, contrôlé par une clique élitiste, qui contrôle les gouvernements » et qui serait « impliqué dans le satanisme et la pédophilie » (Péloquin, 24 octobre 2020), des résultats qui n’ont pas forcément décliné au sortir de la pandémie (UNESCO, 2022). Ici comme ailleurs, l’horizontalité, l’expressivité et le « mythe démocratique » (Cardon, 2010) selon lequel « Chacun croit ce qu’il veut… » (Lecointre, 2018, p. 5) qui caractérisent l’écosystème actuel de communication numérique sont souvent perçus comme des ressorts cruciaux de cet attrait des théories du complot. Mais, peu de travaux décrivent spécifiquement les mécanismes de réception et les effets réels des discours consultés en ligne (Ducol, 2015; Alava, Frau-Meigs et Hassan, 2018). Quoi qu’il en soit, selon Brin et al.[1] (2021), de 20 à 25 % des publications sur Facebook et Twitter concernant la COVID‑19 se seraient avérées fausses.
Les théories du complot, entre normalisation et stigmatisation
Plus s’accentue la circulation des théories du complot sur le marché des idées, plus cette question est construite comme un problème public par les autorités politiques, voire comme un enjeu de santé publique, une « infodémie »[2]. Ce cadrage a d’ailleurs été largement relayé par les médias traditionnels, comme l’évoquent plusieurs « Unes » de journaux en temps de Covid: « Pandémie de fausses nouvelles », « Peut-on s’extirper de la toile conspirationniste ? » (La Presse) ; « Un Québécois sur cinq serait complotiste » (Journal de Montréal) ; « La pandémie a profité à la prolifération de la pensée complotiste » (Le Devoir), etc.[3] S’opère ainsi un processus de construction d’une « panique morale » (Cohen, 2002), stigmatisant les théories du complot et les présumés « complotistes » par plusieurs acteurs sociaux (gouvernements, médias, scientifiques) établissant souvent l’équation entre refus de la vaccination, pauvreté et manque d’éducation : « Ces acteurs vont être amenés à percevoir une situation, une question ou un objet comme “anormal”, puis à “l’étiqueter” comme un “problème” qui doit mener à des actions de nature politique » (Sheppard-Sellam, 2019, cité dans Rouiller, 2022, p. 26). Conscient ou non, cet étiquetage s’avère central au fil de la pandémie et illustre un autre complotisme en train de se faire entre les « sachants » et les « crédules » mettant en jeu des rapports de pouvoir au coeur de la définition du vrai, du croyable et du moral. Ce double processus de normalisation et de stigmatisation des théories du complot se situe en arrière-plan des diverses contributions de ce dossier thématique, qui ne s’intéressent pas qu’aux contenus des théories du complot, mais aussi à la (dis)qualification de certains discours ou acteurs engagés dans la définition de la « réalité » dans différents espaces discursifs et politiques.
Les auteurs de ce dossier ne s’adossent pas non plus à une définition consensuelle des « théories du complot », du « complotisme » ou du « conspirationnisme » : la première notion renvoyant plutôt aux récits et aux discours et les deux autres, à la posture de l’adhérent auquel on attribue implicitement une certaine conviction. Certains travaux ciblent par ailleurs les entrepreneurs de complot (Tanner et Campana, Potvin et Le Bourdais, Lefebvre et Colin), alors que d’autres s’attardent plus spécifiquement aux messages (Coutant et Rueff) ou à leur résonance plus large auprès de divers segments de la population (Tremblay et Colin, Morin et al.). Dans tous les cas, comme l’évoquent Coutant et Rueff en introduction de leur texte : « l’imprécision [des notions de théories du complot et de complotisme] constitue certainement une raison du succès de [leur] emploi tout autant qu’un risque heuristique » (p. 3), auquel tous les auteurs du présent numéro se montrent sensibles. Cette ambiguïté conceptuelle concerne d’autres questions socialement vives et à forte charge politique abordées dans le champ scientifique, telles que la « radicalisation » ou, plus récemment, le « wokisme », qui soulèvent d’ailleurs les mêmes enjeux d’étiquetage de la déviance que les théories du complot et le complotisme (Becker, [1963] 1985).
Mais, comment fait-on la distinction entre prise de paroles critiques et légitimes en contexte démocratique et théories du complot ? Comment éviter de stigmatiser certains discours contestataires sans passer à côté des réels dangers de certains discours pour la démocratie? Qui marque la frontière entre les unes et les autres, et au nom de quels critères ? Comment sur le plan épistémique départager savoirs et non-savoirs, opinions, faits et croyances, selon leur contexte d’énonciation (Cardon, 2010) ? Jusqu’où s’étend la liberté d’expression d’opinions alternatives ou marginales ? Quels impacts et effets ont les réseaux sociaux et autres plateformes numériques sur l’élaboration et la diffusion des opinions radicales, de type complotiste? Les pistes de réponses à ces questions dépendent fortement des manières de définir et de problématiser les théories du complot.
Le découpage des théories du complot dans le champ scientifique
Si, dans leur sens le plus usuel, ces discours ou récits soutiennent l’existence d’une entité malveillante – individu ou groupe -- tirant secrètement les ficelles du pouvoir dans le but de nuire au peuple, lequel n’a accès qu’à une réalité de façade (Taguieff, 2021; Rouiller, 2022), on retrouve dans la littérature une diversité d’approches – se croisant souvent entre elles -- pour conceptualiser les théories du complot, le complotisme et leurs interactions. Un premier type focalise sur les « croyances » individuelles dans une perspective psychosociale et cherche à saisir les logiques cognitives de la mentalité complotiste en étudiant notamment les biais cognitifs qui pavent la voie à ce mode de pensée alternatif. Les processus d’adhésion et de désadhésion sont souvent au centre de ce type d’analyse, qui comprend aussi souvent un volet normatif de prévention (fast checking, décryptage de fake news, etc.) (Dieguez et Delouvée, 2021; Dieguez et Wagner-Egger, 2020; Bronner, 2013). Dans la continuité de l’étude des rumeurs et des légendes urbaines, les approches de type fonctionnaliste recherchent quant à elles les causes de l’adhésion aux théories du complot du côté des dérèglements du sens collectif en les analysant comme des moyens de juguler l’incertitude et la peur en situation de crise (par exemple en temps de Covid). Les théories du complot offriraient ainsi une configuration émotive pour interpréter les changements sociaux, souvent à partir d’une « structure mythique » passe-partout et peu sensible aux contextes d’énonciation (Danblon et Nicolas, 2010; Taguieff, 2005; 2021; Morin, 1969). Les approches politiques portent ensuite attention aux usages contestataires ou défiants des théories du complot, dans un contexte de désenchantement des promesses de transparence et d’égalité de la démocratie (comme dans le convoi des camionneurs par exemple). Il s’agit de s’intéresser aux usages polarisants traversant les discours complotistes ou anti-complotistes, que ce soit à l’égard de minorités construites comme boucs émissaires ou du « système » (Kaufmann, 2021; Giry, 2017). La sociologie critique part de cette même prémisse, mais va plus loin en observant de manière symétrique l’acte de narration dans les discours politiques, scientifiques ou complotistes en vue d’analyser les luttes sociales ou les conflits d’interprétation autour du pouvoir, du savoir et de l’agentivité (Dyrendal, Asprem et Robertson, 2018; Harambam, 2020). En mettant ainsi la focale sur les mécanismes d’étiquetage, ces travaux perdent parfois eux-mêmes de vue la (nécessaire) frontière entre faits, opinions et croyances.
Le présent numéro visera à faire dialoguer les approches précédentes à partir d’un ancrage empirique et contextualisé des théories du complot, principalement au temps de la Covid-19 au Québec, et attentif aux usages ainsi et aux contextes d’énonciation, de diffusion et de réception de ces « théories » (réseaux sociaux, médias traditionnels, conversations informelles, sondages d’opinions, etc.). Les autrices et auteurs contribuant au numéro s’inscrivent au sein de plusieurs disciplines en sciences humaines et sociales – anthropologie, sciences politiques, sociologie, criminologie, communication, théologie et sciences des religions – qui s’ouvrent souvent les uns sur les autres pour mieux saisir les ressorts dynamiques de l’objet à l’étude. Dans le même temps, les contributions sont traversées par des interrogations transversales visant à réfléchir à la tension entre l’ouverture à des prises de parole critiques et légitimes et la recherche de solutions pour pallier certaines dérives anti-démocratiques. Il s’agit aussi d’examiner la place de l’altérité et des identités en tension dans les logiques et les discours complotistes de même que les visions du monde et les imaginaires culturels qui interviennent dans la circulation de ces discours. Certaines contributions mettent l’accent sur la résonance voire la banalisation d’énoncés complotistes dans les espaces culturels, médiatiques et numériques (Potvin et Le Bourdais, Tremblay et Colin, Morin et al., Tanner et Campana; Lefebvre et Colin), alors que d’autres se penchent sur la marginalisation croissante de certains discours « critiques » via l’évolution de la nétiquette (Coutant et Rueff). Cette tension nous renseigne plus fondamentalement sur la frontière incertaine de la « factualité » qui se trouve actuellement au centre d’un paradoxe, puisque d’un côté, les faits doivent de plus en plus être situés, critiqués et construits; de l’autre, ils servent de repoussoirs aux contre-vérités, aux opinions ou au complotisme (Hasni, 2022; Fabre, 2019).
Rapports à la vérité en contexte d’incertitude
La question des théories du complot permet d’observer plus largement les transformations à l’oeuvre dans nos rapports individuels et collectifs aux savoirs et à la vérité en contexte d’incertitude. En effet, au-delà de la « crise » sanitaire de la Covid-19 qui a rapidement fait basculer notre quotidien, les effets dissolvants de l’incertitude modifiaient déjà plusieurs aspects de notre rapport au monde. Les travaux sur la « superdiversité » (Vertovec, 2007) ou la « nouvelle diversité » (Beyer et Beaman, 2019) documentent par exemple l’éclatement des sources de sens et d’appartenance, à l’intérieur ou hors des matrices religieuses (Thiessen et Wilkins-Laflamme, 2020) qui favorisent souvent la fluidité entre les visions du monde séculières, spirituelles et religieuses (Tuuli, Kuusisto et Kallioniemi, 2023). Ces recompositions sur fond de « radicalisation de la sécularisation » (Portier et Willaime, 2021; Taylor, 2007) accentuent l’agentivité individuelle, mais aussi une « crise de la transmission », y compris à l’échelle familiale (Tremblay, 2022).
Sur le plan politique, une « crise des institutions » (Portier et Willaime, 2021) favorise aussi une dissolution des repères narratifs susceptibles d’organiser l’expérience individuelle et collective. Comme le décrit ici Kaufman (2021, p. 210) : « En dissociant le Pouvoir, la Loi et le Savoir, la politique démocratique ouvre l’espace d’une indétermination illimitée, celle des fondements ultimes de la légitimité, de la justice et de la vérité ». Cela ouvre à la fois l’horizon des possibles tout en accentuant les risques de dissolution des médiations ou « cadres primaires » nécessaires à la vie en société. Cette indétermination est encore accentuée par trois conséquences importantes de la modernité décrites par Giddens (1990) : la dissociation du temps et de l’espace, la délocalisation des systèmes sociaux et l’organisation et la réorganisation réflexives des relations sociales (p. 25), qui contribuent à accroitre le rôle de la confiance, mais aussi, paradoxalement, de la réflexivité individuelle sur la légitimité des formes d’autorité. Cette tension intrinsèque de la modernité avancée favoriserait selon Melley (2000) une « panique d’agentivité » (agency panic), elle-même vectrice d’incertitude.
Sur le plan épistémique, enfin, cette incertitude se prolonge dans une « crise de la rationalité » (Portier et Willaime, 2021), que certains associent à la « post-vérité » dans lequel se brouillent à différentes échelles les rapports entre faits, émotions et opinions, que ce soit à travers le mensonge, le complotisme (sincère) ou l’indifférence à l’égard de la vérité (Fabre, 2019).
En s’agrafant d’une manière ou d’une autre à cet arrière-plan commun, les six textes rassemblés ici proposent d’explorer et de cartographier le territoire empirique des théories du complot au Québec, tout en documentant sous différents angles les transformations en cours de la conversation démocratique.
Présentation des articles du numéro
Les trois premiers textes abordent les logiques complexes et dynamiques de la circulation des théories du complot entre des entrepreneurs de cause et divers usagers dans l’écosystème de communication numérique.
L’article d’Alexandre Coutant et Julien Rueff ouvre la réflexion avec une enquête approfondie des conversations en ligne à propos de l’actualité au Québec (Page Facebook de Radio-Canada). Leur typologie des discours critiques vise à la fois à éviter la disqualification trop rapide de paroles critiques, parfois censurées rapidement par la nétiquette, et d’identifier les logiques complotistes lorsqu’elles s’expriment. La gradation des types de défiance/méfiance à l’égard des autorités permet ici de s’interroger sur la complexité des conflits démocratiques, des rôles du journalisme et de la difficile définition de la pensée critique en sciences sociales.
Suit le texte de Samuel Tanner et d’Aurélie Campana qui interroge les premières étapes de la constitution d’un réseau anti-mesures sanitaires québécois sur Twitter entre le 12 mars et 31 mars 2020, période ayant marqué le déclenchement rapide des mesures sanitaires. Appuyée sur une approche sociotechnique – dans laquelle des éléments matériels comme Twitter participent véritablement à l’action, la démarche empirique permet d’observer la forte instabilité de la twittosphère à ses débuts puis sa cristallisation progressive autour d’actants et de théories du complot anti-élites et antisystème qui soutiennent que la crise aurait été montée de toutes pièces par les élites corrompues.
Découlant d’une recherche menée dans le cadre d’un programme d’Action concertée sur les extrémismes violents et le rôle des médias, le texte de Solange Lefebvre et de Mathieu Colin clôt cette première section par une enquête mixte auprès d’ex-personnes « radicalisées » mettant en exergue la prédominance de trois noyaux idéologiques souvent interreliés et typiques de l’extrême-droite : l’antisémitisme, le « Grand remplacement » et l’opposition au libéralisme. Les résultats montrent également que les stratégies numériques des participants puisent souvent dans les mèmes et aux codes de la culture populaire mobilisés dans les écosystèmes extrémistes.
Les trois derniers textes s’attardent plus spécifiquement aux résonances des théories du complot sur la population plus large ainsi qu’à leurs effets plus diffus sur l’imaginaire culturel et l’évolution de la conversation démocratique.
Grâce aux données issues d’une enquête quantitative menée auprès de 2000 répondants du Québec, David Morin et ses collègues souhaitent dépasser les explications monocausales et contribuer à une modélisation générale de l’adhésion au conspirationnisme qui peut expliquer cette adhésion par trois vecteurs majeurs : les motifs existentiels, liés au besoin de contrôle ; les motifs épistémologiques, découlant du besoin de faire sens ; et les motifs identitaires, liés au besoin d’appartenance à un groupe et à la nécessité de défendre ce groupe contre une menace, réelle ou imaginée. Mais ce portrait est nuancé par une variable qui semble transcender ou catalyser les autres facteurs : la confiance envers les institutions et certains groupes de citoyens (p. ex. élites).
Maryse Potvin et Isabelle Le Bourdais se questionnent dans leur article sur la banalisation des discours racisants et le déplacement des marges dans l’espace public, en explorant les affinités idéologiques et discursives entre le discours d’un chroniqueur néoconservateur dans un média mainstream – Mathieu Bock-Côté (MBC), dans ses chroniques au Journal de Montréal – et celui de trois groupes populistes identitaires, marginalisés par les médias traditionnels : La Meute, la Fédération des Québécois de souche et Horizon Québec Actuel. En observant la transversalité de certains cadrages polarisants et victimaires au sein des discours lors de deux débats publics (la Loi sur la laïcité de l’État et le racisme systémique), les autrices dégagent une commune trame narrative articulant populisme et complotisme autour de la construction diabolisante d’élites « diversitaires/multiculturalistes » et de l’« islamisme radical ».
Le texte de Stéphanie Tremblay et de Mathieu Colin qui clôt se numéro examine les rapports sociaux à l’oeuvre dans la catégorisation scientifique des théories du complot, en portant attention à leur situation d’énonciation et de réception ainsi qu’à leurs fonctions politiques pour les différents groupes en jeu. Les auteurs se penchent ensuite sur les affinités entre religions et théories du complot du point de vue de leur commune recomposition et de leur fécondation réciproque en contexte d’ultramodernité. Les théories du complot, en tant que narrations ou récits contemporains, deviennent ainsi, à la manière du religieux, des révélateurs culturels des évolutions et contradictions, voire des « radicalisations » de la modernité.
Appendices
Notes
Bibliographie
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