Recensions

Bernard, O. (2014). Le Pharmachien. Différencier le vrai du n’importe quoi en santé! Montréal, QC : les malins[Record]

  • Samuël Gauthier

Olivier Bernard, diplômé en recherche clinique et fondamentale, est pharmacien depuis 2004 et anime le blog Le Pharmachien (www.lepharmachien.com) depuis 2012 afin de déboulonner les mythes et les croyances en santé. Il a développé cette tribune à l’aide de ses connaissances dans le domaine de la médecine et de ses talents en arts. Son ouvrage, Le Pharmachien. Différencier le vrai du n’importe quoi en santé! met bien en perspective le talent de l’auteur à vulgariser des concepts parfois hors de portée. L’ouvrage est présenté comme une « déclaration de guerre » (p.11) aux fausses conceptions et aux « thérapies miracles ». Par ailleurs, Le Pharmachien est un livre éducatif, léger et accessible en plus d’être très attrayant avec ses couleurs vibrantes, ses photos dynamiques et ses dessins percutants. Son approche objective et empreinte d’esprit critique pourrait faciliter la remise en question des sceptiques des deux domaines. L’ouvrage comprends trois parties ; « Ces gens qui veulent te jouer à l’intérieur du dedans. » ; « L’esprit, c’est fort … mais tant que ça! » ; « Chapitres pour gagner le prix Nobel de la santé », en plus d’un prologue, d’un épilogue et d’un glossaire. La première partie, contenant quatre sous-chapitres, expose les différents professionnels du milieu de la médecine. La deuxième partie, également divisée en quatre sous-chapitres, démontre que le corps humain a parfois besoin d’aide pour guérir de certains virus ou de certaines maladies et que la pensée humaine n’a pas de pouvoir magique. La troisième partie, constituée de trois sous-chapitres, est davantage un regroupement de conseils utiles pour le maintien d’une bonne santé mentale. Le premier sous-chapitre de cette partie « Le coté lumineux et le côté obscur des soins » dresse un portrait amusant de différents profils d’acteurs de la santé tant au plan des approches traditionnelles qu’alternatives. Par exemple, du côté lumineux de la force, en référence à la série Star Wars, le médecin, est représenté par un Jedi dont l’intelligence est largement supérieure à son accessibilité et qui n’aime pas se faire contredire (p.27) alors que du côté obscur de la force, la conseillère holistique est représentée par un Sith dont les forces se résument à sa consommation de luzerne et les faiblesses à son opinion anti-vaccin (p.33). Dans le second sous-chapitre « Le terrible secret des professionnels de la santé » l’auteur met en évidence que les médecins et les autres professionnels de la santé sont des humains. Pour illustrer ses propos, il présente « … six choses que les professionnels de la santé ne sont pas », par exemple « des bénévoles », « des insensibles » ou « des babysitters » (p.48) afin de répondre à la question : « Où la médecine a-t-elle échoué? » L’auteur conclut que, contrairement aux mécaniciens, les médecins font face à une machine imprévisible et infiniment plus complexe qu’une voiture, alors qu’ils sont souvent considérés comme infaillibles. Les médecins ayant une obligation de moyens et non une obligation de résultats, la réponse à la question est donc « nulle part! ». Le troisième sous-chapitre « Naturel ou chimique » présente la complexité de la dichotomie de ces deux approches thérapeutiques qui, en fait, se chevauchent dans une zone grise. Par exemple, pour guérir le cancer, la chimiothérapie est constituée de nombreux éléments naturels comme la vincristine et le paclitaxel (p.57), retrouvé dans certains végétaux, alors que d’un autre côté, la gelée de pétrole contient des substances appelées HAP qui sont potentiellement cancérigène quoique complètement naturelles (p.56). Le message est clair mais les exemples comportent des mots relativement complexes suggérant l’utilisation d’un dictionnaire par …