Abstracts
Résumé
Les ouvrières, les pauvres et les femmes en milieu urbain ont souvent été considérés comme le paradigme de l’Autre. Par contre, la marchande de fleurs des périodes victorienne tardive et édouardienne a servi de figure de contact et de liaison entre les deux classes. Oeuvrant dans un vaste champ discursif, les écrivains et les artistes ont librement façonné un type de représentation qui correspondait aux conceptions dominantes de la complémentarité et de la disponibilité sexuelle féminine. La première était obtenue en mettant en évidence les interactions charitables entre les classes, la seconde, par l’alliance commode des fleurs et de la sexualité féminine. Même si les rudes réalités de l’environnement urbain semblaient aller à l’encontre des sensibilités délicates et passives, la féminité s’affirmait de nouveau par des références à la maternité et au monde naturel. Adaptée aux idéologies dominantes des rôles sexuels, la marchande de fleurs était ainsi intégrée à une économie moderne de consommation. Une mini-capitaliste, ne comptant que sur elle-même pour faire un profit, elle devenait un témoin rassurant de la capacité de l’ordre économique bourgeois à saisir tout ce qui était à sa portée.
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