Abstracts
Résumé
Cette étude utilise les broderies distinctives en bleu et blanc sur coton de la province du Sichuan pour analyser les rapports entre la culture des élites et celle des classes rurales de la Chine. Produits par les femmes pour un usage familial, entre le milieu du dix-neuvième et le début du vingtième siècle, ces textiles révèlent une aussi riche tradition artistique que celle des classes éduquées et de nombreux motifs trouvés sur ces broderies populaires sont issus de la culture des élites. On étudiera la transposition des idées et des images d’une classe à l’autre en examinant les rapports entre les illustrations de livres pour l’élite et les broderies populaires par l’intermédiaire d’un bois gravé : « Image du Nouvel An » (nianhua) qui faisait partie de la tradition artistique des deux classes. Les images les plus intéressantes sont celles de bon augure, et plus particulièrement celles représentant des plantes dans un vase ancien figurant parmi les possessions d’un érudit. Ces dernières sont les plus suggestives de la culture des classes supérieures et apparaissent très fréquemment dans le répertoire des motifs des broderies populaires. Loin d’être de simples copies serviles d’illustrations de livre, elle mettent en évidence le talent artistique de leurs créatrices et demeurent des preuves tangibles des échanges entre les sphères cultivées et communes.
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