Abstracts
Résumé
Cet article examine l’utilisation de pratiques formelles réalistes, de procédures et de médias par les professionnels de la médecine à Paris au dix-neuvième siècle ; il se concentre sur les modèles en cire commandés par le chirurgien Jules Émile Péan (1839–98). Ces modèles reproduisaient des parties génitales atteintes de maladies et ils étaient exposés à l’hôpital Saint-Louis, un hôpital dont la spécialité était le traitement des maladies vénériennes et des maladies de la peau. Cette étude sur la production et la réception des modèles en cire autant au sein du domaine scientifique que dans le domaine public, remet en question les revendications de vérité absolue et d’objectivité faites par les professionnels de la médecine et exprimées à l’aide de matériaux « mimétiques »—dont la cire et la photographie—dans le développement de la connaissance médicale. Il tient compte d’autres revendications à la vérité faites par différents médias, pratiques stylistiques et disciplines professionnelles dont l’art et la médecine. En établissant des liens entre les modèles en cire et la féminité dans les sources médicales, artistiques et littéraires du dix-neuvième siècle, cet article soutient que la façade rationnelle de la médecine moderne et des représentations réalistes dissimule un comportement démentiel. Bien que la surface réaliste des représentations du corps de la femme aient aidé à convaincre que leur création, leur exposition et leur description en tant qu’objets de collectionneur étaient raisonnables, le contact physique excessif que leur production exigeait, et leur rôle fantastique et théâtral dans l’oeil du public menaçaient constamment d’ébranler les prétentions à la raison faites par les domaines médical et artistique.
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