Note de recherche

Études stratigraphique et sédimentologique de sites archéologiques du parc du Lac Leamy (Gatineau)De l’Archaïque à aujourd’hui[Record]

  • Jeffrey Vaillancourt,
  • Gilbert Prichonnet and
  • Michel Lamothe

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  • Jeffrey Vaillancourt
    Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère
    Université du Québec à Montréal
    GEOTRAP (Groupe de recherche en géologie de terrain appliquée)

  • Gilbert Prichonnet
    Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère
    Université du Québec à Montréal
    GEOTRAP (Groupe de recherche en géologie de terrain appliquée)

  • Michel Lamothe
    Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère
    Université du Québec à Montréal
    Laboratoire de luminescence Lux

Cette étude a pour but de caractériser les sédiments de quelques sites archéologiques du parc du Lac Leamy afin d’en déterminer l’origine et d’améliorer les connaissances sur le contexte environnemental des sites occupés anciennement par les groupes humains dans la région. Une meilleure compréhension des différentes étapes responsables des environnements et de la stratigraphie du parc pourra aider à répondre aux questions suivantes : Quels milieux naturels étaient favorables à une occupation humaine ? Comment se sont formés les sites ? Quelle était la nature des occupations ? Comment ont-elles évolué dans le temps ? Et enfin, quel est l’impact des variations naturelles du milieu physique sur la fréquence des occupations ? Le parc du Lac Leamy se trouve à la confluence des rivières Outaouais et Gatineau (ville de Gatineau, Québec), sur la rive nord de l’Outaouais (fig. 1). Entre 1991 et 2001, la région a fait l’objet d’intenses recherches archéologiques. Les fouilles ont permis de localiser plus d’une quinzaine de sites archéologiques (Laliberté 1994, 1999, 2001) [voir fig. 1]. Les études démontrent l’existence de sites très riches en artefacts et une bonne préservation des éléments structuraux. D’après les vestiges archéologiques, la région a été occupée à quelques reprises depuis l’Archaïque supérieur (environ 4500 ans AA). Les autres occupations dans le parc datent du Sylvicole moyen et supérieur, soit de 2400 AA jusqu’à la période de contact (xvie siècle). Il y a donc un hiatus dans les occupations humaines entre 3200 et 2400 AA, qu’il faut expliquer (Laliberté 1994, 1999, 2001). L’altitude des terres dans le parc varie entre 0 et 5 m au-dessus du niveau moyen de la rivière des Outaouais. La partie nord-est du parc était périodiquement inondée par les crues saisonnières avant la construction du barrage de Carillon (~ 1965) [fig. 2]. Les alluvions déposées sur le site lors de ces inondations ont permis de préserver dans un contexte exceptionnel les objets laissés par les populations amérindiennes après leur départ. La localisation des sites et la stratigraphie des sédiments meubles, hôtes des artefacts archéologiques, suggèrent déjà que les sites répertoriés ont été occupés à des dates différentes. Cette étude paléoenvironnementale vise à une meilleure compréhension de la séquence des occupations dans le parc du Lac Leamy et de la nature des activités pratiquées par les occupants. Une série de datations au radiocarbone (Laliberté 1999) et un programme de datation par luminescence ont servi à préciser le cadre chronologique de ces occupations. Les recherches ont été effectuées dans l’extrémité est du parc, zone de concentration des sites préhistoriques reconnus et étudiés par les archéologues. L’attention fut portée sur trois sites en particulier (fig. 3) : a) BiFw-20, qui est le plus élevé (~ 44 m) et vraisemblablement le plus ancien connu à ce jour (~ 4500 ans AA) ; b) BiFw-18, où un diamicton a été identifié directement sous les dépôts silto-argileux dans lesquels on trouve les traces d’occupations ; et c) BiFw-6, qui est le site le plus étudié par les archéologues, et probablement celui qui présente la plus longue séquence d’occupation, soit du Sylvicole moyen à la période de contact. L’étude des sédiments reconnus dans huit coupes inclut des analyses granulométriques des sédiments (tamisage et densimétrie), ainsi que l’observation à la loupe binoculaire et la morphoscopie des grains les plus grossiers au MEB (microscope électronique à balayage). Après un tamisage à l’eau de vingt-cinq échantillons, les grains supérieurs à 250 µm (micromètre) et ceux entre 250 et 63 µm, nettoyés de leur fraction silto-argileuse, ont été observés à la loupe binoculaire. L’analyse au MEB sur les grains et débris supérieurs à 250 µm a …

Appendices