Publications québécoises récentes[Record]

  • Christian Gates St-Pierre and
  • Éric Chalifoux

Qui était donc Louis Riel ? L’homme qui a défendu son peuple contre l’invasion des colons blancs ou bien l’homme en qui on reconnaît aujourd’hui le père du Manitoba ? Cet homme a enflammé les passions au Québec et a soulevé la colère des francophones contre Ottawa. À l’opposé, Gabriel Dumont incarne le personnage pragmatique. Excellent chasseur, rompu aux tactiques de la guérilla, il se méfiait du fanatisme de Louis Riel. Il semble ne pas avoir mesuré les conséquences de son geste lorsqu'il convainquit Riel de rentrer au pays après son exil américain. Il était loin de se douter que la pendaison de Riel allait attiser pour longtemps la mésentente entre les peuples fondateurs du Canada. D’ascendance métisse, Joseph Boyden fait revivre ces deux personnages chargés de contrastes en tentant de livrer la pensée, la parole et l’esprit des deux hommes. Cet ouvrage présente un regard personnel sur les origines du métissage au Royaume du Saguenay. Divisée en quatre chapitres, la première partie traite de « l’Ethnogenèse intra-amérindienne » entre les xviie et xviiie siècles, soit depuis Champlain jusqu'à la présence missionnaire sur le territoire. La seconde partie discute du phénomène du métissage par le biais d’une « politique de la mixité » et d’un regard analytique d’une généalogie à rebours soulevant l’existence de vrais et de faux Indiens. L’ouvrage comprend une bibliographie et un index. David Massell est professeur d’histoire à l’Université du Vermont. Il signe ici un ouvrage richement documenté sur l’histoire du développement hydroélectrique sur la rivière Péribonka et le lac Manouane et son impact sur les communautés innues. Il s’agit donc d’une histoire sociale, économique et politique présentée sous la triple perspective des Innus, des administrateurs de la compagnie Alcan (aujourd’hui Rio Tinto Alcan) et des politiciens canadiens et américains, dans le contexte d’une industrialisation (extraction des ressources et production d’énergie) accélérée par les besoins des Forces alliées durant la Seconde Guerre mondiale. Cet ouvrage contient dix contributions écrites en français ou en anglais et rassemblées par Pierre Noreau, juriste et politologue à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, qui signe aussi une introduction bilingue. Les auteurs, membres du groupe de recherche Peuples autochtones et Gouvernance, sont anthropologues, juristes ou économistes oeuvrant principalement au Canada. Ils abordent ici une grande variété de questions liées à la gouvernance autochtone, de la reconnaissance de l’autonomie gouvernementale des autochtones dans le droit canadien et international à l’émergence de nouveaux processus de gouvernance, en passant par la représentation et le contrôle du territoire autochtone. Jacques-Guy Petit (professeur d’histoire et fondateur du Centre pluridisciplinaire d’études canadiennes à l’Université d’Angers), Yv Bonnier Viger (ancien directeur de santé publique d’Eeyou Istchee et directeur du département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval), Pita Aatami (président de la Société Makivik) et Ashley Iserhoff (Grand Chef adjoint du Grand Conseil des Cris d’Eeyou Istchee) ont rassemblé vingt-neuf contributions présentées à l’origine dans le cadre d’un colloque presque éponyme (le terme « économie » ayant été remplacé ici par celui de « gouvernance », plus au goût du jour), tenu en octobre 2009 à l’Université d’Angers. Les contributions sont regroupées au sein de quatre sections (Territoire, droits et gouvernance ; Société, environnement et santé ; Langues, culture et patrimoine ; Évolutions, défis et perspectives). Les auteurs sont archéologues (Jim Chism, David Denton, Daniel Gendron), anthropologues (Harvey A. Feit, Toby Morantz, Richard J. Preston, Donat Savoie, Pascale Visart de Bocarmé), administrateurs ou représentants autochtones (Pita Aatami, Susie P. Alaku, Beverly Cox, Margaret Fireman, Ashley Iserhoff, Harriet Kopiapik, Jamie Moses, Qialliak Qumaaluk, Roméo Saganash), géographes, historiens, sociologues, juristes, médecins, enseignants, psychologues, travailleurs …