Publications québécoises récentes[Record]

  • Éric Chalifoux

Comme l’indique l’introduction, cet ouvrage est un « guide » pédagogique ayant pour objectif une éventuelle adaptation de la pédagogie pour les cultures autochtones. Il propose des solutions permettant de développer des approches qui valorisent une vision plus intégrée de la personne au sein des modes d’apprentissage essentiellement axés sur les résultats et la performance. Divisé en quatre chapitres qui présentent des encadrés ou des figures avec des données statistiques, historiques ou culturelles, ce livre invite donc le lecteur à mieux comprendre les populations autochtones et à dépasser « la simple tolérance pour aller vers une reconnaissance des savoirs autochtones ». Résultat de la collaboration de seize chercheurs issus de différents domaines disciplinaires (sciences politiques, études urbaines, architecture, histoire de l’art, littérature, géographie, etc.), cet ouvrage « interroge les tensions à l’oeuvre entre marginalité et centralité, individu et collectif, liberté et contrainte, ainsi que les modalités selon lesquelles ces tensions prennent forme » et investissent l’espace. Parmi les quatorze chapitres qui suivent l’introduction, mentionnons-en trois, au passage, qui concernent plus directement la question autochtone. Arianne Loranger-Saindon présente un texte sur la Côte-Nord en cette période de revendications territoriales des Innus où il est question de « territoire partagé » et de « territoire contesté ». Ensuite, Caroline Desbiens témoigne des dynamiques spatiales reliées au phénomène du siège – à partir de la crise d’Oka de 1990 – dans une perspective géographique culturelle et sociale. Puis, Isabelle St-Amand propose une analyse du documentaire Okanada – film réalisé par un journaliste canadien, témoin, derrière les barricades, des derniers jours de la crise d’Oka – en examinant le rôle et les contributions de la caméra sur les lieux de ce siège « hautement médiatisé ». Cet opuscule présente une vingtaine de poèmes rédigés entre 1970 et 2008 par l’un des rares auteurs groenlandais jamais traduits en français. L’oeuvre poétique d’Aqqaluk Lynge témoigne de l’histoire récente du Groenland et des bouleversements sociaux qui l’accompagnent alors que la société inuite traditionnelle se voit contrainte de s’intégrer à la société scandinave « moderne ». Ces poèmes s’inscrivent dans la tradition de la littérature groenlandaise qui « renvoie à un tout inuit plus grand » – d’où la vision de circumpolaire – qui est à la fois en continuité et en rupture avec la littérature orale. Au fil de la lecture, le lecteur aura une sensation de familiarité et trouvera certainement un écho à sa propre histoire avec la parole du coeur et celle de l’esprit. Regroupant une dizaine de chercheurs, cet ouvrage présente les résultats d’un projet de recherche réalisé entre 2004 et 2008 qui avait pour thème : « Pêches alimentaires et commerciales par les Amérindiens de l’est du Canada : l’accès à la ressource et sa gestion ». Les communautés autochtones étudiées dans le cadre de cette recherche sont les Innus du Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, les Malécites du Bas-Saint-Laurent et les Micmacs de la Gaspésie. Le livre est divisé en deux parties : « La pêche alimentaire » ou la pêche traditionnelle, et « La pêche commerciale ». L’importance des activités halieutiques – tant en eaux douces qu’en milieu marin – dans l’économie des nations et des communautés autochtones demeure encore aujourd’hui largement méconnue et ce, malgré le fait que ces activités reposent sur des traditions sans doute millénaires. Les principaux enjeux qui sous-tendent les contributions des auteurs de ce recueil concernent la mondialisation et la reconnaissance de l’autonomie des peuples autochtones du Québec et du Canada à travers les activités liées à la pêche. S’appuyant sur une riche iconographie et une imposante bibliographie, ce livre est la première monographie francophone qui …