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  • Hervé Defalvard,
  • Willy Tadjudje,
  • Michel Dreyfus and
  • Patricia Toucas

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  • Hervé Defalvard

  • Willy Tadjudje
    Chercheur en formation doctorale, université du Luxembourg
    Secrétaire général de Think-Coop, société coopérative simplifiée
    willytadj@yahoo.fr

  • Michel Dreyfus

  • Patricia Toucas

La chaire ESS de l’université Paris-Est Marne-la-Vallée et le laboratoire d’économie Erudite de Paris-Est ont organisé, les 12 et 13 septembre derniers, les XXXIIIes journées de l’Association d’économie sociale (AES). Cette association, créée en 1979 et réunissant les économistes dont les recherches s’intéressent aux dimensions sociales de l’économie, avait choisi pour la première fois de consacrer ses journées annuelles à l’économie sociale et solidaire (ESS). Plus particulièrement, rejoignant l’actualité de la loi-cadre sur l’ESS présentée le 24 juillet en Conseil des ministres avant sa discussion parlementaire, ses XXXIIIes journées ont porté sur les nouvelles frontières de ce secteur. Elles ont été ouvertes par une conférence inaugurale de Rafael Chaves (université de Valence, Espagne) sur la nouvelle donne de l’économie sociale en Europe . Dans les pays européens, en effet, lorsqu’elle est identifiée – ce qui n’est pas toujours le cas –, on parle non d’ESS, mais d’économie sociale. D’un poids inégal selon les pays – relativement élevé en Suède, en Espagne, en Italie ou encore en France, par exemple –, l’économie sociale est aussi distribuée différemment entre les coopératives (très présentes en Allemagne), les mutuelles (très présentes en France) et les associations, qui en termes d’emploi sont les plus importantes partout. Pour l’ensemble de l’Union européenne, l’économie sociale pèse 14 millions d’emplois, soit 6,5 % du total des emplois. Les XXXIIIes journées de l’AES se sont ensuite déroulées sur deux jours, autour de quinze sessions, selon plusieurs thématiques : « Non profit vs for profit », « Histoire des idées et des faits », « Emploi », « Bien-être et justice sociale », « Santé », « Discriminations », etc. Quinze communications ont été présentées et discutées dans le cadre de trois sessions consacrées à la thématique des nouvelles frontières de l’ESS. Sous l’angle des statistiques, de son idéal-type, de ses nouveaux objets frontières (l’habitat mobile, le logiciel libre), les discussions ont fait ressortir que l’ESS, après avoir suscité de très nombreux travaux empiriques, entrait dans le nouvel âge de son élaboration théorique. Les allocutions d’ouverture, comme celles prononcées lors de la remise du prix Jacques Tymen par Gérard Eude (vice-président du conseil général de Seine-et-Marne) ou Isabelle This Saint-Jean (vice-présidente de la région Ile-de-France), ont d’ailleurs montré l’attente des politiques envers une ou plusieurs élaborations théoriques de l’ESS. Ces XXXIIIes journées de l’AES se sont conclues, le 13 septembre, par une table ronde sur « L’ESS, dix ans après : quel bilan ? », avec Christiane Bouchart (RTES), Danièle Demoustier (IEP Grenoble, Recma), Hugues Sibille (Avise) et Alain Lipietz (Fondation Economie politique). Au travers de points de vue différents, les bilans que chacune et chacun ont dressés ont mis en avant qu’en dépit des avancées il restait pour l’ESS à gagner la bataille des idées et à devenir une force politique au niveau national et international. Les 18 et 19 juin 2013 s’est tenu à Yaoundé (Cameroun) un colloque international portant sur le neuvième acte uniforme de l’Ohada relatif au droit des sociétés coopératives . Cet événement était l’étape finale d’un projet de recherche financé par l’université du Luxembourg et mené  par David Hiez et Willy Tadjudje. Les deux chercheurs ont réalisé une recherche-action portant sur ce nouveau droit, qui n’avait fait jusqu’alors l’objet d’aucune initiative de vulgarisation, que ce soit de la part des Etats ou de la part de l’Ohada elle-même. Leur démarche visait donc à permettre aux coopérateurs de s’approprier le droit Ohada, plus intense et plus détaillé que les anciennes lois nationales, lesquelles n’étaient déjà pas complètement appliquées. C’est ainsi qu’après une première phase consacrée aux praticiens (la recherche-action) les …

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