Lu pour vous

CARDINAL, Linda, et Éric FORGUES (dirs.) (2014). Gouvernance communautaire et innovations au sein de la francophonie néobrunswickoise et ontarienne, Québec, Presses de l’Université Laval, collection Langues officielles et société, 294 p.[Record]

  • Patrick Ladouceur

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  • Patrick Ladouceur
    Université d’Ottawa

Comment se définit la gouvernance communautaire? Quelles sont ses particularités au sein des communautés franco-ontarienne et franco-néobrunswickoise? Qu’est-ce qui distingue cette gouvernance de celle des autres communautés canadiennes, et comment s’orchestre-t-elle? L’ouvrage collectif Gouvernance communautaire et innovations au sein de la francophonie néobrunswickoise et ontarienne, dirigé par Linda Cardinal, professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, et Éric Forgues, de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, à Moncton, propose d’aborder les différents défis liés à la gouvernance communautaire, et ce, en tirant des exemples spécifiques du contexte francophone minoritaire. En analysant de nouveaux enjeux et en présentant des idées captivantes, les auteures et auteurs donnent aux lecteurs de nouvelles pistes de réflexion sur les défis auxquels sont confrontés les groupes linguistiques minoritaires, leurs organisations et leurs communautés. Pour ce faire, l’ouvrage est divisé en deux parties. La première cherche à thématiser la gouvernance communautaire et ses particularités au sein des communautés franco-néobrunswickoise et franco-ontarienne, et la deuxième tente d’explorer l’innovation dans différents secteurs de la gouvernance communautaire dont : l’immigration, la gestion d’organisations de représentation jeunesse, la justice, le secteur forestier et le développement économique communautaire. Plusieurs rapports sociologiques de la gouvernance communautaire sont étudiés au fil de l’ouvrage, notamment le rapport entre l’État et les minorités francophones. Ainsi, les auteures et auteurs proposent qu’en situant la gouvernance comme vecteur des relations entre les organisations et l’État, il est possible de rendre compte des nombreux changements qu’ont subis les communautés francophones dans l’histoire. Puisqu’il s’agit d’un ouvrage collectif, ce résumé aura pour but de déterminer si l’ouvrage atteint bel et bien son objectif d’offrir un aperçu global de la gouvernance communautaire franco-ontarienne et franco-néobrunswickoise et des innovations à cet égard. Conséquemment, je propose de faire un survol de la définition que les auteures et auteurs ont donnée de la gouvernance communautaire et d’illustrer à l’aide de quelques sections de l’ouvrage comment la gouvernance communautaire est effectivement innovante au sein des communautés de langue minoritaire. En conclusion, une courte réflexion critique cherchera à situer la place éventuelle du travail social au sein des réflexions sur la gouvernance communautaire en contexte minoritaire. La définition de la gouvernance communautaire est abordée brièvement dans l’introduction, mais elle est approfondie dans le chapitre de Léger. L’auteur donne un aperçu de ce qu’on entend par la gouvernance communautaire de la francophonie minoritaire au Canada, en plus de dresser un portrait des changements constitutionnels au Canada, dont la mise en place de la Charte canadienne des droits et libertés, et ses conséquences pour la gouvernance communautaire. L’auteur affirme que c’est grâce à la gouvernance communautaire que les francophones hors Québec peuvent assurer la gestion de plusieurs aspects de leur vie, notamment par le contrôle de leurs institutions scolaires et l’évaluation de l’impact des engagements de l’État en matière de langues officielles. En ce qui a trait à l’engagement du gouvernement fédéral, Léger identifie les institutions qui ont découlé de l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés, mais aussi les nouveaux rapports que le gouvernement a privilégiés, après 1990, avec les communautés en matière de gouvernance. Par exemple, les ententes de financement entre le ministère du Patrimoine canadien et les communautés francophones minoritaires, fondées sur des consultations et des accords financiers avec l’État, ont incité les organisations communautaires à établir des priorités pour le développement de la francophonie dans toutes les provinces et les territoires. Étant donné l’influence de ces ententes, Léger souligne l’importance pour les chercheures et chercheurs de se pencher sur la question de la gouvernance afin de documenter de façon plus tangible les enjeux et les défis …